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SERMON
V
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nous
facions
de
longs
circuits
pour
le
chercher,
ouvrons
les
yeux
de
la
foy,
et
nous
verrons
comme
il
se
manifeste
a
nous.
Et
ainsi
maintenant
nous
avons
au
texte
de
sainct
Paul
tout
ce
que
i'ay
touche.
Et
pourtant
apprenons
de
ne
point
separer
ce
que
le
sainct
Esprit
a
conioint.
Au
reste,
notons
que
sainct
Paul
a
ici
par
comparaison
voulu
amplifier
la
grace
que
Dieu
a
monstree
au
monde
depuis
la
venue
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ:
comme
s'il
disoit
que
les
Peres
anciens
n'ont
point
eu
cest
avantage,
que
Iesus
Christ
leur
soit
apparu
comme
a
nous.
Vray
est
qu'ils
ont
eu
une
mesme
foy:
et
aussi
l'heritage
des
cieux
leur
est
commun,
d'autant
que
Dieu
leur
a
revele
sa
grace
comme
a
nous,
mais
non
pas
en
telle
mesure.
Car
ils
ont
regarde
Iesus
Christ
de
loin,
et
en
ombrage,
(ainsi
que
dit
sainct
Paul
en
la
seconde
aux
Corinthiens
troisieme
chapitre,
verset
14.)
sous
les
figures
de
la
Loy:
il
y
avoit
le
voile
du
temple
qui
estoit
encores
tendu,
tellement
que
les
Iuifs
ne
pouvoyent
approcher
du
sanctuaire,
voire
materiel.
Mais
auiourd'huy
que
le
voile
du
temple
est
rompu,
nous
approchons
de
la
maieste
de
nostre
Dieu,
nous
venons
iusques
au
ciel
avec
pleine
privaute:
et
puis
quant
et
quant
nous
avons
l'image
vive
de
Dieu
en
laquelle
habite
toute
perfection
de
gloire:
brief,
nous
avons
le
corps,
au
lieu
que
les
Peres
ont
eu
l'ombre
tant
seulement,
comme
sainct
Paul
en
parle
aux
Colossiens
second
chapitre,
verset
17.
Or
par
cela
nous
sommes
admonestez
que
si
les
Peres
anciens
ont
eu
este
fermete
et
ce
zele
invincible,
de
persister
aux
afflictions
du
Fils
de
Dieu,
combien
qu'encores
qu'il
ne
fust
point
revele
au
monde,
qu'auiourd'huy
il
faut
que
nous
soyons
enflambez
d'une
plus
grande
ardeur,
ou
nostre
laschete
sera
trop
vileine.
Voila
doncques
les
Peres
anciens
qui
se
sont
pleinement
rangez
a
porter
les
afflictions
de
Iesus
Christ:
(comme
il
en
est
parle
en
l'onzieme
de
l'Epistre
aux
Hebrieux),
car
il
n'est
point
dit
que
Moyse
ait
porte
l'opprobre
de
son
pere
Abraham,
mais
de
Iesus
Christ.
Voila
doncques
comme
les
Peres
anciens,
combien
qu'ils
ayent
vescu
sous
les
ombres
obscures
de
la
Loy,
si
est-ce
neantmoins
qu'ils
se
sont
presentez
a
Dieu
en
sacrifice
pour
porter
en
toute
patience
les
afflictions
de
Christ.
Or
maintenant
que
Iesus
Christ
est
ressuscite
des
morts,
et
qu'il
nous
a
mis
la
vie
en
clarte,
que
devons-nous
faire?
Si
nous
sommes
tant
delicats
que
nous
ne
puissions
porter
les
afflictions
de
l'Evangile,
ne
sommes-nous
pas
dignes
d'estre
raclez
du
papier
de
Dieu,
et
qu'il
nous
desavoue?
Et
^insi
notons
bien
que
nous
devons
estre
tant
plus
encouragez
avec
une
constance
de
foy,
pour
endurer
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