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SERMON
CXXX.
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servitude
a
la
police
de
Moyse:
il
est
vray.
Mais
c'est
pour
le
moins
que
nous
acceptions
les
advertissemens
que
Dieu
nous
donne,
et
que
nous
usions
de
son
conseil:
encores
qu'il
nous
ait
affranchis
de
ceste
astriction
de
la
Loy
politique
de
Moyse,
si
est-ce
que
tousiours
il
veut
que
nous
retenions
ce
principe,
c'est
assavoir
que
nous
ad
visions,
pour
quelle
cause
Dieu
a-il
defendu
cela?
C'est
d'autant
que
la
chose
n'est
point
supportable.
Il
nous
faut
donc
maintenant
nous
ranger
a
ce
que
nous
cognoissons
estre
agreable
a
Dieu,
et
nous
retirer
de
ce
qu'il
nous
defend.
Mais
encores
il
y
a
double
condamnation
sur
ceux
qui
voudront
aller
a
l'encontre
de
cela,
comme
sainct
Paul
en
parle,
traittant
de
celuy
qui
avoit
prins
sa
bellemere
en
Corinthe.
Comment?
(dit-il)
n'avez-vous
point
de
honte,
qu'il
y
a
de
telles
paillardises
entre
vous,
et
un
acte
si
villain
que
les
Payens
mesme
n'en
voudroyent
point
ouyr
parler?
Il
est
vray
que
quelquefois
on
a
veu
de
telles
choses
entre
eux:
mais
tant
y
a
qu'ils
l'ont
eu
en
execration.
Puis
qu'ainsi
est
donc
que
les
povres
incredules
ont
este
enseignez
par
un
mouvement
qu'ils
n'ont
point
cogneu
eux-mesmes:
sans
avoir
ni
escriture
ni
sermon,
toutesfois
que
Dieu
les
a
poussez
a.
cela,
qu'ils
ont
encores
retenu
quelque
honnestete
en
ces
degrez
de
mariage:
que
devons-nous
faire?
Et
mesmes
nous
voyons
par
les
Payens
mesmes
une
condamnation
encores
plus
grande.
Car
il
y
a
eu
licence
d'un
Empereur
de
Rome,
que
l'oncle
pouvoit
prendre
la
niece,
pour
autant
que
luy
il
le
vouloit
faire.
Et
cela
n'a
iamais
peu
estre
ensuyvi
que
par
son
macquereau:
ayant
tous
ces
pais
a
son
commandement:
iamais
n'a
eu
le
credit
qu'un
oncle
peust
espouser
sa
niece,
sinon
qu'il
l'a
fait
luy
et
un
sien
macquereau
avec
luy.
Or
que
dirons-
nous
la,
sinon
que
nostre
Seigneur
a
eu
une
bride
secrette
sur
les
hommes,
pour
dire:
Ie
veux
qu'il
y
demeure
quelque
honnestete
en
nature,
en
despit
de
ceux
qui
dominent
au
monde,
et
qui
voudroyent
mettre
une
telle
confusion,
que
les
hommes
fussent
comme
bestes
brutes,
qu'ils
fussent
comme
chiens
et
chevaux:
tant
y
a
que
ie
suis
par
dessus,
pour
faire
que
ma
Loy
soit
imprimee
tellement
aux
coeurs
des
hommes,
que
quelque
malice
et
aveuglement
qu'il
y
ait,
ils
retiennent
encores
quelque
honnestete
de
ce
que
ie
leur
ay
premierement
commande.
Voila
(di-ie)
comme
Dieu
a
gouverne,
tellement
que
les
hommes,
quelque
infideles
qu'ils
soyent,
ont
tousiours
eu
quelque
remors,
pour
ne
point
contrevenir
entierement
a
ce
qui
leur
estoit
defendu
en
ceste
loy.
Il
est
vray
qu'on
pouvoit
bien
alleguer,
que
cela
estoit
licite.
La
loy
est
faite,
elle
se
publie,
la
licence
est
donnee
a
tous:
et
cependant
on
voit
que
Dieu
gouverne
par
dessus,
et
monstre
qu'il
ne
veut
point
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