22:63 63 INSTRUCTION ET CONFESSION DE FOY. 64 II est icy adiouste que Dieu nostre Pere8o) est es cieulx. En quoy sa maieste merveilleuse 86) (laquelle nostre esperit selon la rudesse ne peult autrement comprendre) est signifiee en tant quil ny a chose devant noz yeulx plus excellente et pleine de toute maieste que le ciel. Et pourtant ceste particule87) vault autant a dire comme sil eust este appelle hault, puissant et incomprehensible. Or quand nous oyons cela il nous fault eslever en hault noz pensees toutes fois et quantes quil est mention de Dieu, affin de ne imaginer rien de luy charnel, ne terrien et ne le mesurer a nostre apprehension, ne renger a noz affections sa volunte. La premiere demande. Ton nom soit sainctifie. Lie nom de Dieu est la renommee88) de laquelle il est celebre entre les hommes pour ses vertus, comme sont sa sapience, bonte, puissance, iustice, verite, misericorde. Nous requerons doncques que icelle maieste soit sainctifiee en telles vertus, non pas quelle puisse accroistre ou diminuer en soy mesmes,89) mais affin quelle soit estimee saincte de tous, cest a dire quelle soit vrayement recongneue et magnifiee, et que, quelconque chose que Dieu face, que toutes ses oeuvres apparoissent glorieuses comme elles sont: tellement que, soit quil punisse il soit tenu pour iuste, soit quil pardonne, pour misericordieux, soit quil accomplisse ses promesses, pour veritable. En somme quil ny ait du tout nulle chose en laquelle sa gloire comme engravee ne reluise et par ainsi que ses louanges resonent en tous esperitz et en toutes langues. La seconde. Ton regne advienne. Le regne de Dieu est de conduire et gouverner 1es siens par son Sainct Esperit, affin de manifester ،ىn toutes leurs oeuvres les richesses de sa bonte et misericorde : au contraire de abismer et confondre les reprouvez qui ne se veullent rendre subiectz a sa domination et prosterner leur maudicte arrogance, affin que clairement il apparoisse quil ny a nulle puissance qui puisse resister a la sienne. 85) adscribitur ipsum esse in coelis. 86) inenarrabilis. 87) quod perinde valet. 88) nomen Dei est quo . . . . memoratur. 89) non in Deo ipso oui apud se nihil accedere potest.