9:627 627 RESPONSE A UN HOLANDOIS. 628 chasse le diable d'une fille, laquelle se mesloit[page 74] de deviner. Or ce rustre en fait une Prophetesse: mais ce n'est pas le plus grand mai. Oar sous ombre qu'on ne doit point usurper l'office de prescheur, il se fourre en un labyrinthe, que nul ne doit parler de Iesus Christ devant la feste de Pentecoste. Il s'ensuit donc que nul ne devra confesser sa foy, qu'il n'ait receu le don de parler toutes langues. Cest, dit-il, au sainct Esprit, non pas a. Calvin, d'enseigner ce qu'on doit dire. Ie le confesse: mais quand le sainct Esprit en a prononce, d'y contredire, comme fait ce babouin, c'est une arrogance diabolique. Il dit, Que tous ceux ausquels Iesus Christ n'est point apparu, et lesquels il n'a point ordonnez ses serviteurs et tesmoins, doivent brider leurs langues. Qu'ainsi soit. Mais puis que Dieu parle ainsi en general de tous ses fideles par son Prophete Isaie, disant (43, 10), Vous estes mes tesmoins, et mon serviteur que i'ay eleu, ie conclu que nul n'est digne du titre de Chrestien, sinon qu'il testifie de sa foy quand il en est besoin, et selon que Dieu luy en donne le moyen et ouverture. S'il est question de condamner temerite et presomption, mes livres monstreront assez comment i'en parle. Mais la sobriete et modestie des enfans de Dieu ne les rend point comme troncs de bois, tellement qu'ils croyent sans parler. La conclusion finale de ce brouillon est un amas d'allegories fantastiques. Mais cependant il y entrelace des vilains blasphemes, disant, Que ceux qui souffrent pour les ceremonies, meurent au diable. Mais comme nous savons que le sang des Martyrs crie vengeance contre tous ceux qui l'ont iniustement espandu (Apoc. 6, 10), aussi n'y aurail goutte qui ne [page 75] couste bien cher a ce chien mastin, d'avoir ainsi vilainement degorge a l'encontre. Il luy semble qu'en parlant un tel baragouin