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SERMON
II.
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lement
on
les
a
empeschez
de
venir
aux
puits
qui
estoyent
desia
cavez,
mais
quand
par
leur
industrie
et
labeur
ils
ont
cave
des
puits,
encores
les
a-on
privez
de
l'eau.
Ou
est
donc
ceste
promesse
de
Dieu
qu'il
avoit
faite
a
Abraham,
de
luy
donner
1a
terre?
Or
par
cela
nous
sommes
advertis
de
ce
que
dit
l'Apostre
en
l'Epistre
aux
Hebrieux,
c'est
a
scavoir,
que
les
Peres
anciens
n'ont
point
eu
leur
but
a
ceste
terre
visible:
mais
que
ce
leur
a
este
un
ombrage
de
la
demeure
permanente
a
laquelle
Dieu
les
appelloit.
Tellement
qu'Abraham,
combien
qu'il
n'eust
nulle
possession
en
la
terre
de
Chanaan,
n'a
pas
laisse
d'en
estre
seigneur
et
maistre,
et
s'est
contente
que
Dieu
luy
monstrast
devant
ses
yeux
ceste
terre-la,
afin
qu'il
eust
son
coeur
esleve
au
ciel,
et
qu'il
attendist
d'avoir
la
sa
demeure
permanente.
Ainsi
en
somme
la
seigneurie
qu'a
eu
Abraham
de
ceste
terre
visible,
a
este
spirituelle:
car
il
a
possede
ce
que
Dieu
luy
avoit
promis,
combien
que
selon
les
hommes
il
n'en
eust
rien,
et
qu'il
semblast
mesmes
qu'il
en
deust
estre
dechasse
chacun
iour.
Or
maintenant
si
nous
faisons
comparaison
d'Abraham
avec
nous,
n'avonsnous
point
plus
grande
occasion
d'eslever
nos
coeurs
au
royaume
des
cieux,
veu
que
nous
n'en
avons
point
seulement
un
miroir
ou
une
image
que
Dieu
nous
presente,
mais
Iesus
Christ
en
sa
personne
en
a
fait
une
telle
ouverture,
que
nostre
foy
peut
bien
parvenir
iusques
a
la
gloire
de
Dieu?
Nous
devons
donc
mieux
estre
confermez
en
la
promesse
que
Dieu
nous
donne,
de
nous
eslever
en
son
royaume
pour
y
entrer
comme
ses
heritiers
legitimes
:
et
combien
que
nous
soyons
ici
bas
comme
rampans
sur
terre,
que
nous
ayons
nostre
corps
comme
une
loge
corruptible
et
caduque,
que
nous
soyons
appesantis
en
ces
choses
basses:
toutesfois
si
fautil
bien
que
nostre
vray
domicile
soit
la
haut,
et
que
desia
nous
soyons
citoyens
des
cieux
pour
estre
compagnons
des
Anges:
et
ce
que
nous
n'avons
point
encores
de
faict,
que
nous
l'ayons
en
foy
et
en
esperance,
comme
Tont
eu
les
saincts
Peres,
qui
toutesfois
n'avoyent
point
une
telle
revelation,
ne
si
claire
comme
nous
a
beaucoup
pres.
Voila
comme
Dieu
a
promis
de
donner
la
terre
a
Araham,
et
a
Isaac,
et
a
Iacob,
et
ne
les
a
point
frustrez,
encore
qu'ils
n'en
ayent
point
iouy
:
mais
ils
ont
attendu
en
patience
que
le
temps
opportun
fust
venu,
que
Dieu
mist
en
possession
leurs
successeurs
apres
leur
trespas.
Puis
qu'ainsi
est,
cheminons
par
la
terre
estans
exercez
parmi
beaucoup
de
combats,
en
regardant
seulement
les
choses
qui
nous
sont
promises,
ne
doutant
point
que
desia
mesmes
ce
bien
ne
nous
soit
asseure,
encores
que
nous
ne
le
tenions
pas
a
la
main,
que
nous
ne
le
voyions
point
a
l'oeil.
Et
pourquoy?
car
Dieu
ne
peut
faillir
en
ses
promesses.
Or
maintenant
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