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ont
iournellement
a
combatre
contre
leurs
infirmites.
Mesmes
S.
Paul
se
voyant
prochain
de
la
mort,
et
s'estant
desia
appreste
pour
estre
sacrifie,
adiouste
qu'il
n'est
pas
encores
venu
au
but
ou
il
tendoit:
mais
qu'il
s'efforce
pour
y
parvenir
(2.
Tim.
4,
6).
Ce
n'est
pas
donc
a
dire,
quand
Iesus
Christ
regne
en
nous,
et
que
son
esprit
nous
gouverne,
qu'il
n'y
ait
plus
que
toute
purete
et
perfection.
Ce
rustre
a
l'opposite,
sous
ombre
que
tous
Chrestiens
doivent
estre
reformes
en
sainctete
de
vie,
pretend
que
nul
ne
peut
et
ne
doit
confesser
[page
66]
Iesus
Christ,
iusqu'a
ce
qu'il
soit
du
tout
sans
tache
ne
macule.
Et
qu'emporte
cela?
c'est
que
cependant
que
nous
vivons
au
monde,
nous
ne
devons
faire
nulle
recognoissance
a
Dieu,
veu
que
nous
sommes
imparfaicts.
Qu'il
entrelace
tant
qu'il
voudra
de
belles
sentences
pour
tromper
les
simples:
Que
la
foy
n'est
point
d'avoir
ouy
quelques
sermons,
d'avoir
creu
a
l'Evangile:
mais
quand
il
revient
a
ce
point,
que
nul
n'est
Chrestien
s'il
n'est
parfaict,
et
que
nul
ne
peut
confesser
Iesus
Christ
sinon
celuy
qui
n'a
plus
de
vice
en
soy,
c'est
renvoyer
la
confession
de
l'Evangile
aux
Anges
et
aux
trespasses.
Nous
disons
bien
pour
confesser
Iesus
Christ
de
bouche,
qu'il
faut
avoir
racine
vive
de
foy
en
son
coeur:
mais
quand
ce
gaudisseur
dit
qu'il
n'est
iamais
saison
de
confesser
Iesus
Christ
iusqu'a
ce
qu'on
soit
pur
et
net
de
tout
vice,
c'est
donner
pleinement
licence
a
tous
hommes
qui
conversent
en
terre,
de
renoncer
et
desavouer
Iesus
Christ.
Or
ie
demande
a
qui
Iesus
Christ
parloit
en
disant,
Qui
aura
honte
de
moy
devant
les
hommes,
ie
le
desavoueray
devant
Dieu
mon
pere
(Marc.
8,
38)?
Certes
les
meilleurs
et
plus
excellens
estoyent
les
trois
ausquels
il
dit
puis
apres
:
L'esprit
est
prompt,
mais
la
chair
est
debile
(Matth.
26,
41).
Et
de
faict3
S.
Paul
estoit
encores
plus
avance
qu'eux,
quand
il
gemit
et
se
lamente
qu'il
ne
fait
pas
le
bien
qu'il
voudroit,
mais
le
mal
qu'il
hayt
(Rom.
7,
19).
Cependant
pour
esblouir
les
yeux
des
ignorans,
il
extravague,
et
allegue
que
ce
zele
qu'il
appelle
fol,
a
mis
en
desespoir
Francisco
Spiera.
Mais
s'il
sait
ce
que
i'en
ay
escrit,
il
est
bien
malin
de
le
dissimuler.
S'il
ne
le
sait
point,
qu'il
se
deporte
[page
67]
d'orenavant
de
habiller
de
choses
incognues.
On
peut
voir
et
iuger
que
c'est
homme
la
estoit
fort
plein
d'ambition
et
outrecuidance.
Or
pour
se
fair
valoir
il
n'estoit
que
trop
hardi:
quand
il
est
menace,
il
renonce
tout
pour
sauver
sa
vie.
Ce
pendant
pour
couvrir
sa
honte
il
se
iette
en
des
speculations
erronees,
qu'il
est
predestine
a
estre
damne.
Si
un
homme
affectant
de
se
monstrer,
fait
pour
quelque
temps
du
grand
zelateur,
et
puis
quand
ce
vient
au
combat
il
se
retire
et
est
vaincu:
s'ensuitil
qu'un
homme
craignant
Dieu
ne
doyve
faire
protestation
de
sa
foy
en
simplicite
iusqu'a
la
mort?
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