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SUR
L'EPITRE
AUX
CORINTHIENS.
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avec
si
grande
rigueur
contre
les
Iuifs,
d'autant
qu'ils
s'estoyent
polluez
parmi
les
Madianites,
et
avoyent
adore
leurs
idoles:
et
surtout
ce
Baalpheor,
qui
estoit
une
idole
si
vileine
et
si
execrable.
Mais
quand
tout
sera
bien
regarde,
S.
Paul
non
sans
cause
assigne
ce
mal
a
la
paillardise
qui
en
a
este
la
source.
Et
de
faict,
ce
fut
le
conseil
de
Balaam:
car
apres
que
Dieu
luy
eut
ferme
la
bouche,
et
que
combien
qu'il
se
fust
vendu
(ou
loue)
pour
convertir
la
verite
en
mensonge,
neantmoins
il
falut
maugre
ses
dents
qu'il
prononcast
la
benediction.
Il
usa
d'une
astuce,
et
dit
au
Roy
Balaac,
II
faut
que
tu
seduises
ce
peuple.
Car
si
tu
penses
rien
gaigner
par
ta
force,
ni
par
le
moyen
de
tous
tes
alliez,
tu
t'abuses:
car
ce
peuple
ha
la
protection
de
Dieu,
qui
est
invincible.
Mais
si
tu
le
peux
desnuer
de
la
grace
de
son
Dieu
s'en
est
fait:
voyla
un
peuple
desespere.
Et
comment
cela
viendra
ii
?
Il
faut
que
tu
envoyes
filles
et
femmes,
et
qu'elles
seduisent
le
peuple:
au
moins
ceux
qui
se
voudront
desbaucher:
quand
cela
sera
fait,
qu'elles
les
attirent
aussi
bien
a
toutes
superstitions.
Et
Dieu
ne
pourra
souffrir
cela.
Tu
as
donc
gaigne
la
victoire,
si
tu
peux
pervertir
ce
peuple,
qu'il
ne
serve
plus
purement
a
son
Dieu.
Ainsi
donc
suyvant
cela,
nous
voyons
que
sainct
Paul
a
bien
note
pourquoi
Dieu
a
este
offense
contre
son
peuple,
quand
il
a
fait
une
telle
et
si
grande
desconfiture
:
c'est
a
scavoir
pour
ia
paillardise.
Tant
y
a
que
nous
voyons
vingt
et
quatre
mille
hommes
exterminez:
voire
qui
estoyent
circoncis,
et
avoyent
en
leurs
corps
la
marque
d'adoption
imprimee,
et
le
tesmoignage
exterieur
que
Dieu
les
tenoit
du
rang
de
son
Eglise:
comme
auiourd'huy
nous
en
sommes
advouez
par
le
Baptesme.
Et
voyla
neantmoins
Dieu
qui
a
desploye
sa
main
forte
pour
les
ruiner:
ceste
punition
ne
doit
elle
pas
bien
estonner
tous
ceux
qui
cognoissent,
et
sont
persuadez
au
vif
que
Dieu
est
le
Iuge
du
monde?
Or
il
ne
change
point
de
propos
:
et
ne
faut
point
que
nous
alleguions,
comme
d'aucuns
fantastiques,
que
Dieu
a
este
plus
rude
sous
l'ancien
Testament
qu'auiourd'huy,
a
cause
que
nous
sommes
sous
la
Loy
de
grace.
Telles
gens
scauront
que
ces
blasphemes
la
parvienent
iusques
au
ciel,
et
qu'ils
sont
enregistrez
devant
Dieu,
et
que
iamais
ne
seront
effacez
qu'ils
n'emportent
leur
payement
tel
qu'ils
meritent.
Vray
est
qu'auiourd'huy
nous
ne
verrons
pas
des
punitions
si
patentes
et
notoires,
comme
on
les
a
veues
sous
la
Loy.
Et
la
raison
est
bien
facile
a
comprendre:
car
alors
il
n'y
avoit
point
encore
ceste
declaration
si
patente
que
nous
l'avons
en
l'Evangile,
ni
de
la
vie
eternelle,
ni
aussi
de
ce
conte
qu'il
nous
faudra
rendre
au
dernier
iour.
Nous
scavons
que
Dieu
alors
a
fait
gouster
sa
grace
aux
Iuifs
en
ce
monde,
et
par
des
benefices
terriens
et
temporels:
non
pas
qu'il
les
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