7:62
ne
nye
pas
que
Dieu
leur
faict
une
semblable
misericorde
qu'a
ceux
des
Iuifz.
Ie
respons
que
si,l)
Car
nous
avons
a
estimer
la
grace
de
Dieu
principalement
par
la
declaration
qu'il
nous
en
faict,
tant
par
sa
parolle,
que
par
ses
Sacremens.
Puis
donc
que
le
Baptesme
nous
est
au
iourdhuy
ordonne
pour
seeller
en
noz
corps
la
promesse
de
salut,
comme
la
circoncision
estoit
anciennement
au
peuple
Iudaique
:
ce
seroit
frustrer
les
Chrestiens
d'une
singuliere
consolation,
d'oster
a
leurs
enfans
ceste
confirmation,
laquelle
ont
tousiours
eu
les
fideles,
d'avoir
un
signe
visible
par
lequel
nostre
[page
27]
Seigneur
leur
demonstre,
qu'il
accepte
leurs
enfans
en
la
communion
de
son
Eglise.
Ie
say
bien
la
cavillation
qu'ont
icy
les
Anabaptistes,
prenans
allegoriquement
le
nom
d'enfans,
pour
signifier
ceux
qui
sont
enfans
de
malice,
et
non
pas
d'eage.
Pourtant
ilz
se
moquent
de
nous,
entant
que
nous
sommes
si
simples
de
prendre
cela
selon
la
lettre.
Mais
quelle
subtilite
est-ce
la,
ie
vous
prie,
de
vouloir
renverser
ces
promesses
tant
claires
et
faciles:
ou
il
est
dict,
que
Dieu
poursuit
sa
misericorde
sur
la
semence
des
fideles
apres
leur
mort?
D'avantage,
quel
meilleur,
et
plus
certain
expositeur
de
cela
pouvons-nous
avoir
que
le
sainct
Esprit?
lequel
a
interprete
par
les
Apostres,
ce
qu'il
avoit
au
paravant
denonce
par
les
Prophetes.
Or
sainct
Pierre
testifie
aux
Iuifz
qu'ilz
sont
enfans
des
promesses:
c'est
a
dire
heritiers,
entant
qu'ilz
sont
descenduz
de
la
rasse
d'Abraham
(Act.
2,
39;
3,
25).
Et
sainct
Paul,
combien
que
de
propos
delibere
il
combat
contre
la
folle
presumption
des
Iuifz,
qu'ilz
avoyent
en
leur
parentage
charnel:
neantmoins
ne
nye
pas
que
la
rasse
d'Abraham
ne
soit
specialement
sanctifiee
a
cause
et
en
vertu
de
l'Alliance
que
Dieu
avoit
faicte
avec
luy
(Rom.
3,
2;
9,
4).
Il
est
bien
vray
que
[page
28]
quand
les
enfans
des
fideles
seront
venuz
en
eage
de
discretion,
ilz
se
pourront
bien
aliener
de
Dieu,
et
anneantir
la
verite
du
Baptesme.2)
Mais
ce
n'est
pas
a
dire,
que
nostre
Seigneur
ne
les
ait
esleu
et
separe
des
autres,
pour
leur
presenter
son
salut.
Autrement,
ce
seroit
en
vain
que
sainct
Paul
diroit
qu'un
enfant
ayant
pere
ou
mere
fidele
est
sanctifie,
lequel
seroit
immunde,
s'il
estoit
engendre
et
descendu
d'infideles
(1
Cor.
7,
14).
Puis
que
le
sainct
Esprit,
autheur
et
source
de
toute
sanctification,
testifie
que
les
enfans
des
Chrestiens
sont
sainctz
:
est-ce
a
nous
de
les
exclurre
d'un
tel
bien?
Or
si
la
verite
du
Baptesme
est
en
eux,
comment
les
oserons
nous
priver
du
signe,
qui
est
moindre
et
inferieur?
1)
Ego
vero
valde
imminui
ostendo.
2)
Le
traducteur
ajoute,
quantum
in
ipsis
est.
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