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RESPONSE
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a
croire
qu'il
est
venu
au
dernier
point
de
perfection:
dont
il
conclud,
que
c'est
grand'
folie,
qu'un
homme
qui
n'est
pas
encores
parfaict
hazarde
sa
vie
pour
protester
quelle
est
sa
foy.
Mais
selon
que
sa
forcenerie
Pagite
et
le
transporte,
il
dit
qu'en
voulant
que
chascun
rende
tesmoignage
exterieur
de
l'honneur
qu'il
porte
a
Dieu,
nous
requerons
plus
des
foibles
et
rudes,
que
sainct
Paul
en
sa
vertu
et
prudence
n'a
faict.
Mais
comment
accordera-il
ses
flustcs,
veu
qu'il
vient
de
dire
n'agueres
qu'on
ne
doit
pas
imposer
loy
aux
foibles
et
rudes
a
l'exemple
de
sainct
Paul?
Ce
n'est
point
asses:
mais
il
va
de
mal
en
pis.
Car
pource
que
nous
exhortons
[page
61]
tous
fideles
d'ensuivre
Abraham
le
pere
de
l'Eglise,
il
nous
reproche
que
nous
voulons
gouverner
a
nostre
appetit
sans
aucune
discretion.
N'est-ce
pas,
dit-il,
tout
pervertir,
d'accoupler
les
simples
idiots
et
novices
au
sainct
patriarche
Abraham?
Ie
luy
demande,
quand
S.
Paul
dit
que
tout
ce
qui
est
escrit,
est
escrit
pour
nostre
doctrine
(Rom.
15,
4):
Item
en
l'autre
passage,
que
toute
l'Escriture
est
utile
a
nostre
instruction
(2.
Tim.
3,
16):
s'il
ne
comprend
pas
les
exemples
des
saincts,
voire
de
ceux
qui
ont
este
les
plus
excellens
en
vertu?
Davantage
quand
il
exhorte
qu'on
l'ensuive,
disant:
Soyez
mes
imitateurs
:
(1
Cor.
l
l
,
1):
s'il
n'adresse
pas
son
propos
aux
plus
petis
et
plus
rudes?
Mesmes
il
ne
se
contente
point
de
cela,
mais
il
adiouste:
Comme
il
est
imitateur
de
Iesus
Christ.
Ce
qui
ne
doit
estre
trouve
estrange,
veu
que
Iesus
Christ
mesmes
dit
a
ses
disciples:
Ie
vous
ay
donne
exemple,
afin
que
vous
faciez
comme
moy
(Iean.
13,
15).
Voicy
le
miroir
de
toute
perfection,
qui
veut
que
nous
soyons
conformes
a
luy:
ce
vilain
l'accusera-il
de
n'avoir
nulle
discretion?
Ie
scay
bien
qu'il
y
a
des
faicts
particuliers
qu'il
ne
faut
point
tirer
en
reigle,
comme
il
n'est
pas
commande
a
tous
de
sortir
de
leur
pais,
ne
de
sacrifier
leurs
enfans
en
les
mettant
a
mort.
Mais
sur
quoy
ce
brouillon
insiste-il?
c'est
que
nous
enseignons
les
fideles
de
se
reposer
en
la
providence
de
Dieu,
comme
Abraham
a
fait,
et
que
nous
disons
que
pour
le
service
de
Dieu
il
convient
tout
oublier,
iusqu'a
renoncer
a
nostre
vie
propre.
Quelle
matiere
y
a-il
de
plaider
sur
cela?
On
void
donc
que
ce
chien
abaye
contre
son
ombre
:
et
cependant
il
[page
62]
crie
que
nous
sommes
cruels
d'envoyer
beaucoup
de
povres
gens
a
la
boucherie.
Voire,
comme
si
ceste
vie
caduque
nous
devoit
estre
plus
precieuse
que
l'honneur
de
Dieu,
et
le
salut
eternel
de
nos
ames.
Vray
est
qu'il
retourne
encores
a
son
babil
accoustume:
c'est
qu'on
ne
se
doit
pas
faire
brusler
pour
des
ceremonies
qui
sont
fatras
de
nulle
valeur.
Mais
que
les
lecteurs
se
souviennent
de
la
response
qui
a
desia
este
donnee:
que
les
ceremonies
qui
sont
requises
|