9:618
pour
ne
se
point
soucier
d'aucun
scandale,
sinon
qu'il
adiouste,
Qu'il
y
a
grande
diversite
entre
les
ceremonies
Papales
et
celles
des
Payens,
pource
que
ce
n'estoit
point
iadis
cas
mortel
de
mespriser
les
idoles:
mais
si
auiourd'huy
on
fait
semblant
de
n'estre
Papiste,
que
la
vie
y
pend.
Il
ne
scauroit
mieux
se
declarer
estre
[page
59]
ennemi
de
la
croix
de
Iesus
Christ,
qu'en
parlant
ainsi.
Cy
apres
donc
qu'il
tergiver
se
iant
qu'il
voudra,
et
qu'il
cerche
des
traverses
et
circuits,
c'est
asses
qu'il
se
soit
descouvert
en
un
mot,
Qu'il
veut
fuir
les
persecutions,
et
que
sa
vie
luy
est
plus
precieuse
que
l'honneur
de
Dieu.
Ainsi
ie
luy
laisseray
pour
disciples
ceux
qui
sont
tant
delicats
que
de
quitter
leur
Chrestiente
pour
vivre
avec
les
vivans
comme
Fon
dit.
Il
adiouste
une
autre
raison,
que
du
temps
de
sainct
Paul
les
Chrestiens
se
sont
entrecognus,
mais
auiourd'huy
on
ne
scait
lesquels
doivent
estre
tenus
pour
tels.
A
quoy
ie
respon
qu'il
ne
nous
est
pas
seulement
commande
de
protester
de
nostre
foy
devant
les
bons
et
fideles,
mais
aussi
devant
les
ennemis
mortels
de
la
vraye
religion
et
pure.
Il
replique,
que
celuy
qui
sera
estime
bien
bon
devant
les
hommes
sera
reiette
de
Dieu.
Ie
dy
qu'ainsi
en
a
il
este
de
tout
temps.
Car
l'Eglise
de
Dieu
a
eu
tousiours
de
la
paille
meslee
parmi
le
bon
grain.
Au
reste,
cela
ne
nou≫
exempte
point
de
faire
hommage
a
Dieu,
et
monstrer
par
signes
exterieurs
la
reverence
que
nous
luy
portons,
soit
pour
edifier
les
bons,
soit
pour
rendre
les
meschans
tant
plus
inexcusables.
Toutes
les
cavillations
qu'il
amene
des
diverses
opinions
de
nostre
temps,
n'empeschent
point
que
ceste
doctrine
contre
laquelle
il
debat,
n'ait
tousiours
son
cours.
Les
Calvinistes,
dit-il,
sont
differens
d'avec
les
Lutheriens.
Voire,
mais
nous
disons
tous
d'un
accord,
Que
l'idolatrie
nous
doit
estre
detestable.
Item,
Qu'en
ce
qui
est
libre
de
soy
on
doit
eviter
toute
apparence
et
[page
60]
souspecon
d'idolatrie.
Ce
qu'il
adiouste,
emporte
une
contradiction
si
lourde,
qu'il
pourroit
sembler,
qu'il
eust
un
peu
trop
hume.
Car
il
est
impossible
qu'un
homme
de
cerveau
rassis
crache
ainsi
contre
son
nez.
Il
dit
que
ce
n'est
point
merveilles
si
saipct
Paul,
qui
estoit
comme
un
demi
Ange
et
miroir
de
charite
parfaicte,
a
garde
une
reigle
si
estroite:
mais
qu'un
homme
rude
qui
ne
scait
encores
que
c'est
de
foy
ne
doit
pas
estre
astraint
a
faire
le
sembable.
Devant
que
passer
outre,
que
les
lecteurs
soyent
advertis
de
bien
poiser
les
mots
de
ce
galant.
Car
en
parlant
le
gergon
des
Libertins
il
se
monstre
du
tout
contempteur
de
Dieu,
et
mocqueur
de
toute
religion.
Il
faut,
dit-il,
qu'un
homme
s'aime
soy
mesme
en
Iesus
Christ
devant
qu'aimer
ses
prochains:
ce
qui
vaut
autant
comme
s'il
disoit,
que
nul
n'est
Chrestien
sinon
qu'il
s'adore
comme
un
idole,
se
faisant
|