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A
UN
HOLANDOIS.
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ceremonie
morte,
mais
la
puissance
vive
de
Dieu
(Rom.
1,
16).
S'il
concluoit
que
la
sainctete
des
fideles
n'est
point
d'avoir
belle
monstre
en
feintise,
ce
seroit
tresbien
dit:
et
c'est
ce
que
nous
preschons
:
mais
qui
est-ee
qui
luy
souffrira
de
sauter
du
coq
a
l'asne,
Que
toute
reverence
exterieure
qu'on
porte
a
Dieu,
n'est
que
folie
et
vanite?
Plustost
il
convient
suivre
la
reigle
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
qu'en
faisant
l'un
on
ne
laisse
pas
l'autre
derriere
(Matth.
23,
23).
En
alleguant
le
septiesme
des
Romains
(v.
4)
pour
monstrer
que
les
ceremonies
de
la
Loy
sont
abolies
par
la
mort
et
resurrection
de
Iesus
Christ,
il
falsifie
vileinement
le
texte
qui
n'approche
nullement
de
ce
propos.
Mais
encores
que
ie
luy
accorde
ce
qu'il
demande:
ce
n'est
pas
a
dire
que
toutes
ceremonies
en
general
soyent
abolies.
Car
il
ne
faut
pas
mettre
le
Baptesme
et
la
Cene
en
mesme
rang
que
la
Circoncision,
et
l'agneau
paschal.
Ie
scay
bien
que
ce
fantastique
rjicje
tout
indifferemment:
mais
tant
moins
est-il
supportable
entre
tous
ceux
qui
ont
la
crainte
de
Dieu.
Il
s'efforce
puis
apres
de
reprouver
ce
que
nous
disons,
quant
a
fuir
les
scandales,
et
commence
par
la
sentence
de
sainct
Paul,
ou
il
exhorte
les
Corinthiens
a
se
donner
garde
que
leur
liberte
ne
face
point
chopper
ou
fourvoyer
les
infirmes,
et
qu'il
vaudroit
mieux
ne
manger
iamais
chair,
que
de
scandalizer
son
prochain
(L
Cor.
8,
13
et
10,
32).
Sur
quoy
il
cuide
avoir
belle
occasion
de
se
moquer
de
nous.
Oar
s'il
y
a
liberte,
dit-il,
la
chose
n'est
point
mauvaise
de
[page
58]
soy.
Qu'est-il
mestier
de
beaucoup
plaider
pour
rabattre
Farrogance
de
ceste
beste?
Tous
mes
escrits
monstrent,
que
S.
Paul
parle
la
des
choses
indifferentes,
qui
ne
sont
ne
bonnes
ne
mauvaises,
sinon
pour
la
consequence.
Mais
s'ensuit-il
que
toutes
soyent
telles?
c'est
autant
comme
si
quelqu'un
en
alleguant
le
dire
de
S.
Pierre,
que
nostre
liberte
ne
doit
pas
estre
un
voile
de
licence
charnelle
(1.
Pier.
2,16)
concluoit,
Quil
nous
et
donc
libre
de
paillarder
et
yvrongner.
On
voit
donc
comme
cest
estourdi
renverse
tout,
voulant
faire
a
croire,
que
nous
assubiettissons
a
tort
les
consciences
a
des
choses
qui
leur
sont
permises.
Car
voicy
que
nostre
doctrine
porte:
c'est,
Que
si
on
se
doit
abstenir
des
choses
licites,
quand
il
y
a
quelque
souspecon
d'idolatrie
pour
troubler
les
rudes
et
debiles:
par
plus
forte
raison
ceux
qui
font
des
actes
du
tout
mauvais
(comme
de
s'agenouiller
devant
une
idole)
sont
a
condamner.
S.
Paul
commande,
qu'on
se
deporte
de
toute
apparence
de
mal
(1.
Thess.
5,
22):
s'ensuit-
il
de
la,
qu'il
n'y
ait
mal
qu'en
apparence?
Or
voici
a
quoy
tend
ce
brouillon:
que
si
nous
avons
liberte
en
quelque
endroit,
elle
est
en
tout
et
par
tout.
Cependant
il
cuide
s'estre
tresbien
depesche
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