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617
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
I.
618
par
lesquels
Dieu
attire
a
soy
les
homines,
pour
les
gagner,
et
pour
en
iouir.
D'un
coste
il
les
chastie,
afin
qu'ils
apprennent
de
luy
obeir
comme
estans
sous
sa
main,
et
sous
son
authorite.
Et
a
l'opposite
il
use
de
douceur,
afin
de
se
rendre
amiable,
et
que
les
hommes
cognoissent
qu'il
n'y
a
meilleur
pour
eux,
que
d'adherer
a
celuy
duquel
ils
attendent
tout
bien.
Or
tous
les
deux
sont
ici
exprimez
par
Moyse,
c'est
assavoir,
que
le
peuple
avoit
langui
au
desert
par
l'espace
de
quarante
ans,
sentant
une
horrible
punition
de
Dieu,
pource
qu'il
s'estoit
ainsi
revolte:
et
toutesfois
qu'il
avoit
vaincu
Seon
et
Og,
et
les
rois
semblables,
non
point
de
sa
vertu
propre,
mais
d'autant
que
Dieu
luy
avoit
assiste.
Apprenons
donc
de
faire
nostre
proffit
tant
des
verges
de
Dieu,
quand
nous
en
serons
battus
apres
l'avoir
offense,
qu'aussi
des
graces
par
lesquelles
il
nous
testifie
qu'il
est
prest
de
recevoir
les
hommes
a
merci,
et
d'en
avoir
pitie
quand
ils
retournerent
a
luy.
Et
qu'une
telle
cognoissance
nous
rende
dociles:
quand
il
plaira
a
Dieu
de
nous
prescher
sa
parole,
que
nous
ayons
les
coeurs
ouvers
pour
la
recevoir:
que
nous
soyons
paisibles
pour
suyvre
ce
qu'il
nous
commande:
bref
que
nous
soyons
du
tout
obligez
a
sa
bonte.
Or
il
nous
est
ici
dit
que
Moyse
a
expose
la
Loy,
combien
qu'il
y
ait
un
mot
signifiant,
qu'il
luy
a
pleu,
qu'il
a
voulu
exposer
la
Loy.
Et
c'est
encore
pour
monstrer
qu'il
a
execute
sa
charge
d'un
franc
courage.
Car
il
se
pourroit
bien
faire
que
celuy
auquel
Dieu
commande
d'enseigneur
le
peuple,
s'en
acquittera,
mais
comme
par
force:
et
ceste
necessite-la,
quand
un
homme
la
regarde,
emporte
tousiours
une
contrainte:
tellement
que
tout
ce
que
nous
pourrons
faire,
ne
sera
rien
qui
vaille.
Et
aussi
les
ministres
de
la
parole
de
Dieu
sont
ici
exhortez,
non
seulement
d'annoncer
la
parole
qui
leur
est
commise:
mais
de
le
faire
avec
un
courage
franc
et
allaigre,
comme
aussi
S.
Paul
dit,
que
cela
est
requis,
et
proteste
qu'il
en
a
ainsi
fait.
Et
ainsi
que
l'exemple
tant
de
Moyse
que
de
S.
Paul
nous
serve
d'instruction.
Et
au
reste
notons
aussi,
que
sous
ce
mot
de
la
Loy,
est
comprins
le
recit
que
Moyse
fera
des
choses
qui
estoyent
advenues.
Il
est
vray
que
ce
mot
emporte
doctrine
et
instruction:
mais
encore
de
prime
face
on
pourroit
demander
quelle
instruction
il
y
a
quand
on
raconte
des
histoires.
Mais
ce
n'est
point
sans
cause
que
Moyse
a
ainsi
parle;
car
quand
Dieu
nous
reduit
en
memoire
et
nos
pechez,
et
les
biens
qu'il
nous
a
eslargis,
et
les
chastimens
que
nous
avons
soustenus
de
sa
main,
cela
nous
doit
enseigner
pour
nostre
profit:
ce
n'est
pas
pour
nous
faire
passer
le
temps
que
Dieu
nous
propose
telles
choses
:
mais
c'est
afin
que,
d'un
coste,
nous
soyons
mieux
disposez
pour
le
servir,
et
pour
nous
tenir
sous
sa
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