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RESPONSE
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que
tous
les
quatre
Evangelistes
n'ont
iamais
condamne
l'idolatrie
en
un
seul
mot.
Et
la
dessus
il
s'escrie
que
Iesus
Christ
qui
est
le
vray
medecin
ne
se
fust
pas
teu
de
ceste
maladie,
si
elle
eust
este
si
mortelle:
voire,
comme
s'il
n'eust
point
prononce
de
sa
bouche,
qu'on
ne
doit
adorer
exterieurement
qu'un
seul
Dieu
(Matth.
4,
9.
10).
Car
la
tentation
dont
il
estoit
assailli
par
Satan,
estoit
de
s'agenouiller:
comme
les
mots
y
sont
expres.
Il
respond,
qu'il
est
defendu.
Quelle
impudence
est-ce
de
nier
une
chose
si
notoire?
D'avantage,
en
commandant
si
estroitement,
et
avec
horrible
menace
a
ses
disciples
de
le
confesser
devant
les
hommes
(Matth.
10,
31.
33),
il
n'y
a
doute
qu'il
ne
comprenne
tout
ce
qui
appartient
a
la
confession
de
nostre
foy.
Et
en
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menacant
ceux
qui
l'auront
nie
devant
les
hommes
qu'il
les
desadvouera
devant
Dieu
son
Pere,
il
est
bien
certain
qu'il
n'espargne
point
ceux
qui
auront
fait
semblant
de
s'accorder
avec
les
incredules.
Et
le
sens
naturel
monstre
cela,
que
c'est
une
offense
plus
enorme
de
s'agenouiller
devant
une
idole,
que
de
dire
quelque
mot
de
travers
pour
obscurcir
la
verite.
D'avantage
si
Iesus
Christ
a
parle
par
la
bouche
de
ses
Apostres,
tant
de
passages
que
i'ay
alleguez
ci
dessus,
doivent
bien
suffire
que
l'idolatrie
exterieure
n'est
pas
moins
defendue
par
luy
que
les
larcins,
meurtres,
et
paillardises.
Comme
aussi
sainct
Pierre
declare
assez
que
tous
fideles
en
doivent
estre
esloignez.
Car
voici
ses
mots:
C'est
assez
que
pour
le
temps
passe,
nous
ayons
accompli
la
volonte
des
Payens,
conversans
avec
eux
en
dissolutions,
cupiditez,
yvrongneries,
banquets
et
idolatries
profanes.
En
quoy
ceux
qui
mesdisent
de
vous,
s'esbahissent
que
vous
ne
courez
avec
eux
(1.
Pierre
4,
3).
Or
si
les
Chrestiens
se
fussent
donne
licence
de
faire
belle
mine
pour
gratifier
aux
payens,
en
pliant
le
genouil
devant
les
idoles,
il
n'y
eust
eu
nulle
occasion
de
s'esbahir.
Il
faut
donc
conclurre
qu'il
y
avoit
diversite
toute
manifeste
quant
a
cest
acte
exterieur.
Il
se
contredit
si
sottement,
que
s'il
avoit
quelque
honte,
il
devroit
estre
du
tout
rendu
muet
quand
il
dit,
que
nostre
Seigneur
Iesus
estant
interrogue
comment
on
pourroit
posseder
le
royaume
de
Dieu,
ne
renvoye
point
l'homme
a
ceste
purete
exterieure
que
ie
requier,
et
ne
luy
commande
pas
de
fuyr
les
pollutions
et
souilleures
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55]
de
Babylone:
mais
se
contente
qu'on
aime
son
prochain.
Or
les
lecteurs
voyent
le
texte,
ou
ils
trouveront
que
nostre
Seigneur
Iesus
dit
notamment
qu'on
garde
les
commandemens
(Matth.
19,
17),
entre
lesquels
cestuy-ci
dont
nous
parlons,
est
le
second,
de
ne
se
point
encliner
devant
les
idoles.
Si
ce
brouillon
avoit
une
demie
once
de
bon
cerveau,
eust-il
ose
produire
un
passage
qui
luy
est
si
contraire?
H
adiouste
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
aime
|