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SERMON
IL
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par
l'espace
de
quarante
ans,
et
l'a
voulu
ratifier
tellement
an
peuple,
qu'apres
son
trespas
ses
successeurs
en
fussent
edifiez,
et
qu'encores
auiourd'huy
l'utilite
en
vienne
iusques
a
nous,
et
que
nous
soyons
endoctrinez
de
toutes
les
admonitions
qui
sont
ici
contenues.
Tant
y
a
que
nous
voyons,
que
desia
le
peuple
devoit
bien
estre
matto
pour
se
renger
mieux
a
Dieu
que
il
n'avoit
point
fait.
Car
c'est
un
bon
terme
de
quarante
ans,
pour
disposer
un
homme
a
bien,
s'il
le
doit
estre.
Quand
on
verra
qu'un
homme
ne
veut
escouter
nul
conseil
ne
raison,
et
bien
si
on
le
laisse
ronger
son
frain
par
l'espace
de
quarante
ans,
lors
il
est
temps
ou
iamais,
qu'il
pense
a
soy
:
et
si
on
luy
remonstre
qu'il
a
failli,
qu'il
soit
mieux
dispose
et
meuri
qu'il
n'estoit.
Dieu
donc
voyant
que
son
peuple
luy
estoit
si
sauvage,
luy
a
donne
terme
et
loisir
de
s'apprivoiser,
et
l'a
pourmene
par
l'espace
de
quarante
ans:
et
il
l'a
fait
pour
leur
rebellion,
comme
nous
verrons
cy
apres.
Mais
pour
le
present
il
nous
faut
noter,
que
quand
Moyse
parloit
a
ce
peuple,
c'estoit
approchant
de
son
but,
pource
que
Dieu
le
devoit
retirer
du
monde,
et
aussi
que
le
peuple
devoit
estre
alors
comme
renouvele:
car
il
fut
dit
a
ceux
qui
avoyent
refuse
d'entrer
en
la
terre:
Vos
charongnes
pourriront
ici
au
desert:
vous
n'estes
pas
dignes
de
posseder
l'heritage
que
vostre
Dieu
avoit
promis
a
son
serviteur
Abraham.
Voila
donc
le
peuple
qui
avoit
este
comme
renouvele
au
bout
de
quarante
ans,
et
c'est
alors
que
Moyse
met
en
avant
la
Loy,
et
qu'il
parle
selon
le
commandement
de
Dieu:
Or
il
nous
faut
aussi
bien
appliquer
ceci
a,
nostre
instruction:
c'est
que
quand
nous
avons
este
si
mal
advisez
de
ne
point
porfiter
en
l'escole
de
Dieu,
que
nous
soyons
tousiours
demeurez
asniers,
ou
bien
que
nous
ayons
seulement
fleurete
sur
la
doctrine,
sans
qu'elle
ait
prins
une
droite
vivacite
en
nous:
si
Dieu
nous
donte,
et
que
par
succession
de
temps
il
nous
prepare
mieux
a
l'escouter,
que
nous
advisions
de
faire
nostre
profit
de
cela,
et
que
nous
ne
soyons
pas
incorrigibles.
Car
que
gagnerons
nous
en
la"
fin
quand
nous
aurons
este
tousiours
sauvages,
et
que
Dieu
ne
pourra
chevir
de
nous:
ne
sera-ce
point
a
nostre
confusion?
Ainsi
donc
tant
en
publique
qu'en
particulier,
advisons
de
faire
nostre
profit
de
cest
advertissement,
et
si
nous
avons
mal
receu
la
doctrine
qui
nous
a
este
preschee
desia
longuement:
que
nous
sachions,
puis
que
Dieu
encores
ne
nous
veut
point
quitter,
et
qu'il
use
d'une
telle
misericorde
envers
nous,
qu'encores
demande-il
de
nous
attirer
a
soy:
que
nous
soyons
preparez,
que
nous
ne
soyons
point
ainsi
revesches.
Mais
apprenons
de
nous
apprivoiser,
et
que
la
doctrine
ait
son
entree
et
en
nos
esprits,
et
en
nos
coeurs.
Voila
comme
il
nous
en
faut
faire.
Et
au
reste,
quand
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