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613
SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
I.
614
de
Dieu,
nous
y
sommes
tant
nouveaux,
et
que
nous
ne
savons
a
grand'
peine
que
c'est,
pour
le
moins
que
nous
n'y
avons
prins
gueres
de
goust.
Voila
nostre
proces
qui
est
forme,
quand
on
parlera
ainsi
de
l'Evangile,
comme
de
longs
temps
il
nous
est
presente,
voire
en
plusieurs
facons.
Ainsi
maintenant
Moyse,
pour
faire
une
protestation
que
le
peuple
s'estoit
monstre
par
trop
ingrat
a
Dieu,
dit
notamment:
Voici
les
parolles
que
i'ay
publie,
et
que
i'ay
presche
derechef,
non
seulement
pour
un
iour,
mais
depuis
que
la
Loy
fut
publiee
en
la
montagne
d'Horeb.
Et
pource
que
le
peuple
s'estoit
monstre
si
mal
dispose,
ie
n'ay
cesse
de
luy
refreschir
la
memoire
des
choses
qu'il
avoit
desia
entendues.
Or
par
cela
apprenons
d'estre
mieux
incitez,
quand
nous
voyons
que
nostre
Dieu
des
le
commencement
du
monde
a
voulu
que
sa
verite
eust
certain
tesmoignage
entre
les
hommes,
et
qu'il
n'a
cesse
de
la
produire
en
avant,
et
quand
les
hommes
l'ont
voulu
ensevelir
par
leur
malice,
qu'il
l'a
comme
ressuscitee:
cognoissons
en
cela
sa
bonte
admirable,
et
soyons
esmeus
a
recevoir
ce
qui
nous
sera
dit.
Voila
pour
un
item.
Mais
afin
que
nous
soyons
mieux
affectionnez,
ii
nous
faut
aussi
poiser
ce
mot
que
Moyse
adiouste:
Voire
selon
tout
ce
qui
luy
estoit
commande
de
Dieu.
Or
par
ceste
preface
il
declare,
qu'il
n'a
rien
apporte
du
sien,
qu'il
n'a
point
voulu
assuiettir
le
peuple
a
ses
resveries,
ni
mesmes
a
ce
qu'il
avoit
peu
inventer
par
bonne
raison
et
prudence
quant
aux
hommes,
que
simplement
il
a
obey
a
Dieu,
et
qu'il
a
este
un
messager
fidele
et
loyal
sans
decliner
ni
a
dextre
ni
a
senestre.
Or
si
Moyse,
qui
a
veu
un
tesmoignage
si
excellent,
comme
nous
voyons
que
iamais
Dieu
n'a
suscite
un
prophete
pareil
ni
egal
a
luy,
si
donc
Moyse
qui
a
este
le
prince
des
prophetes,
apres
Iesus
Christ,
mais
sous
la
Loy
ancienne
il
est
le
principal,
s'il
a
proteste
toutesfois
qu'il
n'advancoit
rien
de
son
propre,
ie
vous
prie,
que
sera-ce
des
autres?
se
pourront-ils
accomparer
a
luy?
Mais
prenons
le
cas
qu'ils
soyent
aussi
haut
eslevez
et
iuchez,
si
est-ee
neantmoins
que
voila
le
degre
ou
il
faut
qu'ils
demeurent,
c'est
qu'ils
annoncent
ce
que
Dieu
leur
a
commande.
Et
ainsi
apprenons
que
la
porte
est
ici
fermee
a
toutes
doctrines
humaines.
Et
par
cela
voiton
comme
le
pape
a
deprave
et
corrompu
tout
l'ordre
de
l'Eglise,
quand
il
s'est
constitue
legislateur,
qu'il
a
invente
et
impose
des
loix
a
son
plaisir,
qu'il
a
forge
et
controuve
des
articles
de
foy,
qu'il
a
voulu
que
ce
qu'il
avoit
imagine
fust
receu
comme
Escriture
saincte:
n'est
ce
point
tout
pervertir?
Car
iamais
Dieu
n'a
voulu
que
ceste
licence
dominast
en
son
Eglise,
que
les
hommes
proposassent
rien
de
leurs
inventions:
mais
il
a
voulu
estre
escoute
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