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dehors
que
dedans.
Il
oppose
une
subtilite
bien
feriale,
c'est,
puis
que
l'idolatrie
peut
estre
cachee
sous
l'apparence
de
saintete,
qu'aussi
un
bon
coeur
peut
estre
cache
sous
la
couleur
et
apparence
d'idolatrie,
qui
vaut
autant
comme
s'il
disoit:
Puis
qu'un
homme
peut
bien
estre
meurtrier
de
coeur,
combien
qu'il
ne
tue
personne
de
sa
main,
il
s'ensuit
qu'une
bonne
amitie
et
fraternite
peut
bien
estre
cachee
sous
un
meurtre
exterieur.
Que
feroit-on
a
une
beste
si
forcenee?
Et
toutefois
il
insiste
aussi
fierement
sur
cest
article,
comme
s'il
avoit
cause
gagnee.
Il
demande
comment
il
est
possible
que
l'idolatrie
qui
se
commet
au
dehors,
laquelle
n'est
qu'une
ombre,
souille
l'homme,
et
que
l'ombre
de
piete
ne
le
purge
point.
Ie
respon
qu'il
se
tormente
en
une
chose
bien
facile.
Il
est
dit
que
les
mauvaises
paroles
corrompent
les
bonnes
moeurs
(1
Cor.
15,
33).
Quand
donc
un
homme
sera
seulement
dissolu
en
quelque
contenance,
il
sera
souille
:
et
toutefois
[page
49]
quand
il
fera
semblant
d'estre
le
plus
chaste
et
pudic
qu'il
sera
possible
de
penser,
ce
n'est
pas
a
dire
qu'il
soit
du
tout
pur,
quand
il
nourrira
quelque
mauvaise
concupiscence
en
secret.
Voyla
donc
comme
le
mal
exterieur
souille
l'homme:
et
le
bien
exterieur
ne
le
rend
pas
du
tout
absous
ni
innocent.
Dont
on
void
que
ce
brouillon
ne
fait
que
desgorger
iniures
d'un
homme
forcene,
quand
il
dit
que
nous
sommes
plus
que
Pharisiens,
nous
iustifians
en
noz
ceremonies.
Comme
si
le
service
spirituel
de
Dieu
n'estoit
point
mieux
recommande
par
nous
qu'un
million
de
ses
semblables
ne
sauroit
faire.
Autant
a-il
de
raison
de
nous
reprocher
que
nous
Iudaizons,
pource
que
nous
ne
luy
voulons
point
ressembler
a
estre
idolatres.
Voyons
comme
il
se
despestre
du
passage
de
sainct
Paul,
ou
il
exhorte
les
Corinthiens
a
n'estre
pas
idolatres,
comme
avoit
este
le
peuple
ancien
des
Iuifs
(L
Cor.
10,
7).
Il
allegue
que
ceux
qui
font
semblant
d'adorer
les
idoles
en
la
Papaute,
ne
sont
point
semblables
a
ces
rebelles
la:
pource
qu'ils
s'assuiettissent
volontiers
au
ioug
de
Iesus
Christ:
ils
sont
fideles
et
recognoissent
un
seul
Dieu
vivant,
ne
donnant
point
leur
or
ou
argent
pour
faire
une
idole,
mais
le
distribuant
aux
povres.
Il
cuyde
bien
estre
eschappe
en
amenant
telle
diversite.
Mais
ie
replique
qu'une
partie
du
ioug
de
Iesus
Christ,
c'est
de
confesser
son
nom,
et
protester
que
nous
desirons
de
servir
purement
a
Dieu
seul.
Ie
di
que
la
foy
n'est
point
ensevelie
au
coeur,
mais
qu'elle
produit
ses
fruicts
au
dehors.
Dont
il
appert
que
tous
ceux
qui
se
contrefont
pour
complaire
aux
idolatres,
en
[page
50]
faisant
signe
qu'ils
sont
de
leur
bande,
n'ont
ne
foy
ne
zele
d'obeir
a
Dieu,
mais
sont
comme
bestes
egarees,
s'egayans
en
une
licence
meschante
et
perverse.
S'ils
n'employent
pas
leur
substance
pour
faire
des
idoles,
ils
prostituent
leur
corps
a
les
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