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RESPONSE
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est
question
du
chef
ou
du
principal.
Mais
c'est
autant
comme
s'il
disoit
qu'on
peut
bien
coupper
la
gorge
a
un
homme
sans
luy
oster
la
vie,
d'autant
que
la
vie
gist
en
l'ame.
Il
amasse
plusieurs
sentences
ou
il
est
monstre
que
Dieu
veut
estre
servi
en
integrite
de
coeur.
Mais
ce
n'est
pas
a
dire
qu'estans
appellez
en
la
clarte
du
royaume
de
Dieu,
nous
ne
devions
aussi
prescher
sa
vertu.
Nous
savons
combien
l'Apostre
insiste
en
l'Epistre
aux
Hebrieux
a
monstrer
que
les
ceremonies
ne
sont
rien
(Hebr.
3,
1):
toutesfois
si
ne
laisse-il
pas
pour
cela
[page
47]
d'appeller
nostre
Seigneur
Iesus
Apostre
et
souverain
Prestre
de
nostre
confession.
Et
pourtant
au
quatrieme
chapitre
(v.
14)
il
exhorte
les
fideles
non
seulement
a
perseverer
en
la
foy,
mais
aussi
en
la
confession.
Comme
aussi
au
dixieme
(v.
22)
il
dit,
qu'il
nous
faut
persister
en
la
confession
de
nostre
esperance
sans
flechir
ne
decliner.
C'est
donc
une
calomnie
trop
frivole,
de
dire:
Invoque
moy,
et
de
la
conclure,
qu'on
se
peut
donc
agenouiller
devant
un
idole.
Mais
ce
qu'il
adiouste
est
un
blaspheme
detestable,
de
dire,
Que
s'il
n'est
point
licite
de
prier
et
faire
aumosne
devant
les
nommes
(ce
qui
est
toutefois
de
bonne
edification)
tant
moins
nous
faut-il
cercher
gloire
au
Baptesme
et
en
la
Cene.
Premierement
il
pervertit
le
sens
des
paroles
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
en
allegant
le
sixieme
de
S.
Matthieu
(v.
5)
ou
nostre
Seigneur
Iesus
n'a
point
defendu
de
prier
devant
les
hommes,
pource
qu'en
ce
faisant
il
fust
contrevenu
a
soy-mesme;
mais
seulement
il
a
condamne
l'ambition
et
vaine
gloire
de
ceux
qui
ne
se
contentent
point
d'avoir
Dieu
pour
tesmoin
en
bienfaisant,
mais
veulent
estre
prisez
et
honorez
ici
bas.
Au
reste,
nous
savons
qu'il
nous
est
ordonne
de
nous
estudier
a
bien
vivre
et
bien
faire,
non
seulement
devant
Dieu,
mais
aussi
devant
les
hommes.
Mais
d'aneantir
ainsi
la
vertu
des
Sacremens,
c'est
bien
vilipender
l'autheur.
Vray
est
qu'il
ne
nous
y
faut
point
glorifier,
ne
pour
en
faire
des
idoles,
ne
pour
y
mettre
la
fiance
de
nostre
salut.
Mais
de
les
reietter
comme
choses
[page
48]
superflues,
ou
de
faire
a
croire
qu'on
les
peut
laisser
la,
c'est
une
extremite
insupportable.
Bref,
sous
ombre
de
magnifier
la
verite,
ce
brouillon
veut
aneantir
les
signes
que
Dieu
nous
donne
pour
nous
testifier
sa
grace,
et
desquels
aussi
nous
usons
pour
faire
profession
de
son
service.
Il
a
beau
dire
que
tous
entendemens
humains
sont
remplis
d'idolatrie,
encore
qu'on
n'adore
point
les
idoles
exterieurement.
Car
ie
n'enseigne
pas
de
faire
beau
semblant,
et
mespriser
toute
verite
et
droiture
du
coeur.
Mais
puis
que
l'homme
a
deux
parties
en
soy,
a
savoir,
l'ame
et
le
corps,
ie
di
qu'en
servant
Dieu
d'une
affection
pure
et
cordiale,
il
faut
qu'il
se
dedie
a
luy
tant
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