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lomnie,
voire
trop
vilaine.
Il
dit
que
nous
sommes
hypocrites,
qui
nettoyons
seulement
le
dehors,
[page
45]
estans
au
dedans
pleins
de
rapines
et
de
malice.
Qu'il
s'adresse
a
ceux
qui
sont
tels,
mais
cuyde-
il
gagner
sa
cause
en
nous
iniuriant
a
tort?
Il
dit
que
nous
voulons
plaire
aux
hommes
plustost
qu'a
Dieu.
Qu'il
monstre
en
quoy.
Si
nous
disions
que
c'est
assez
d'avoir
beau
lustre,
et
d'estre
irreprehensibles
devant
les
hommes,
il
auroit
raison,
de
nous
faire
telle
reproche.
Mais
quand
nous
disons
avec
le
Prophete,
que
pour
plaire
a
Dieu
il
nous
faut
estre
purs
de
coeur,
et
avoir
les
mains
nettes
(Pseaume
24,
4),
il
n'a
nulle
couleur
de
nous
reprocher
nulle
fiction.
Mesme
il
est
par
trop
effronte
de
crier
que
nous
devons
commencer
a
purger
ce
qui
est
interieur.
Car
tout
ce
que
i'ay
escrit
de
ceste
matiere
testifie
asses,
que
ie
ne
mets
pas
la
principale
sainctete
au
dehors:
mais
seulement
ie
monstre
que
la
confession
est
un
accessoire
de
la
foy
qui
ne
s'en
peut
separer.
Ce
qui
est
tire
de
la
pure
doctrine
de
l'Escriture,
et
des
mots
propres
de
sainct
Paul
(Rom.
10,
10).
Or
ce
brouillon
confond
tout
en
disant
que
tous
ceux
qui
ont
regard
aux
ceremonies
contreviennent
a
ce
qui
est
dit
par
le
prophete
Isaie
(1,
13),
que
Dieu
ne
demande
plus
de
sacrifices,
mesme
qu'il
les
a
en
abomination.
Car
c'est
falsifier
ce
passage
par
ignorance
ou
malice,
quand
il
le
destourne
ainsi
:
veu
que
le
Prophete
n'entend
pas
que
Dieu
abolisse
l'usage
des
ceremonies,
mais
qu'il
reprouve
et
deteste
toute
hypocrisie.
Qu'ainsi
soit,
il
adresse
son
propos
au
peuple
ancien,
lequel
ce
brouillon
confesse,
et
ne
peut
nier,
avoir
este
astrainct
a
garder
les
iours
de
festes,
a
sacrifier,
et
porter
le
ioug
de
la
Loy.
Il
s'ensuit
donc
que
le
Prophete
ne
leur
[page
46]
donne
point
liberte
de
reietter
le
ioug
auquel
Dieu
les
avoit
assuiettis.
Mais
il
demonstre
que
toutes
les
devotions
des
hypocrites
ne
sont
qu'ordures
et
puantises
devant
Dieu,
iusqu'a
ce
qu'il
ait
purge
leur
coeur.
Comme
de
faict
il
Texprime
notamment
par
la
raison
qu'il
amene,
Que
leurs
mains
sont
pleines
de
sang.
Davantage,
si
les
ceremonies
sont
la
reiettees,
il
s'ensuyvroit
que
lever
les
mains
au
ciel
et
prier
Dieu,
seroit
abomination.
Car
le
Prophete
met
le
tout
en
mesme
reng,
disant:
Quand
vous
leveres
vos
mains,
ie
cacheray
mes
yeux,
et
quand
vous
continueres
a
prier
ie
ne
vous
exauceray
point
(1,
15).
Ie
croy
que
la
bestise
de
ce
brouillon
est
asses
descouverte.
Mais
il
monstre
aussi
qu'il
est
mene
d'un
esprit
malin
et
plein
d'amertume,
quand
sous
ombre
de
magnifier
ce
qui
est
commande
en
la
seconde
table,
il
pretend
a
destruire
le
service
de
Dieu.
Il
se
defendra
de
ce
bouclier
qu'il
met
en
avant,
a
savoir,
que
le
service
de
Dieu
est
situe
au
coeur
de
l'homme.
Ce
quo
ie
luy
confesse
bien,
quand
il
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