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CONTRE
LES
ANABAPTISTES.
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pons
que
le
semblable
se
peut
dire
de
la
circoncision.
Et
neantmoins,
Dieu
n'a
pas
laisse
de
commander
que
les
petis
enfans
fussent
circoncis.
Pourtant
c'est
arguer
contre
Dieu,
d'alleguer
que
cela
contrevienne
a
raison,
qu'un
Sacrement,
qui
est
tesmoignage
de
repentance
et
de
salut,
soit
communique
aux
petis
enfans.
Qu'est-il
donc
de
dire?
Certes,
si
nous
tenons
pour
bon
ce
que
Dieu
a
faict,
nous
avons
une
doctrine
qu'il
n'est
pas
mestier
que
la
verite,
laquelle
est
signifiee
en
un
Sacrement,
precede
tousiours:
mais
qu'il
suffit
quelque
foys
qu'elle
suive,
pour
le
moins
en
partie.
Car
le
renouvellement
de
vie
estoit
bien
signifie
par
la
circoncision,
et
semblablement
la
iustice
que
nous
obtenons
par
foy.
Ne
la
repentance,
ne
[page
25]
la
foy
n'estoyent
pas
en
un
petit
enfant.
Mais
pour
cela
il
ne
laissoit
d'estre
capable
de
recevoir
le
Sacrement.
Voyla
donc
comme
le
signe
precedoit
sa
verite.
Si
cela
a
este
licite
autrefoys,
et
conforme
a
la
raison,
pourquoy
est-ce
que
maintenant
il
seroit
repugnant?
Mais
quelcun
repliquera
que
ce
n'est
pas
le
tout
d'alleguer
que
le
semblable
se
soit
faict,
sinon
qu'on
monstre
qu'il
se
doyve
faire
encore
a
present.
Ie
le
confesse,
et
n'entens
pas
de
faire
instance,
qu'on
recoyve
le
Baptesme
des
petis
enfans
pour
bon,
que
io
n'aye
monstre
que
la
volonte
de
Dieu
est
telle.
Mais
retenons
1)
cependant
ce
que
i'ay
desia
prouve,
que
c'est
disputer
contre
Dieu,
de
vouloir
que
la
verite
aille
tousiours
devant
le
signe.
Quand
au
reste
nous
avons
a
prouver
que
c'est
selon
la
parolle
de
Dieu
que
nous
baptisons
les
petis
enfans.
Ce
qui
sera
facile
a
chacun
de
comprendre,
sans
faire
long
procez:
si
nous
congnoissons
la
grace
que
nostre
Seigneur
Iesus
nous
a
faict
a
son
advenement.
Au
paravant
Dieu
promettoit
aux
Iuifz
d'estre
le
Dieu
de
leurs
enfans:
et
en
tesmoignage
de
cela
les
marquoit
du
Sacrement
de
son
alliance.
Maintenant,
comme
dict
sainct
Paul
(Rom.
15,
8.
9),
le
Seigneur
Iesus
est
venu
pour
ratifier
les
promesses
[page
26]
faictes
aux
Iuifz
et
pour
espandre
par
tout
le
monde
la
misericorde
de
Dieu.
Voire
comme
ii
le
note
en
un
autre
passage
(Ephes.
2,
14),
rompant
la
paroy
qui
estoit
entre-deux
pour
separer
les
uns
d'avec
les
autres:
afin
qu'il
n'y
ait
plus
de
difference,
mais
que
nous
tous
ensemble
ayons
un
mesme
privilege
d'estre
enfans
de
Dieu.
Pourtant
quiconque
veut
faire
la
grace
de
Dieu
moindre
envers
nous
et
noz
enfans,
qu'elle
n'a
este
vers
le
peuple
Iudaique,
fait
une
grande
iniure
a
Iesus
Christ,
et
le
blaspheme.
Mais
quelcun
pourra
dire
que
ce
n'est
pas
amoindrir
la
grace
de
Dieu
envers
nous,
de
ne
pas
recevoir
les
enfans
au
Baptesme,
moyennant
qu'on
1)
tenons
1611
(teneamus).
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