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61
LIVRE
ni.
CHAPITRE
II.
62
prit
sa
gloire
en
separant
de
luy
la
foy,
qui
est
oeuvre
proprement
venant
de
luy?
Veu
que
ces
choses
sont
les
premieres
lecons
que
nous
devons
apprendre
en
nostre
religion,
c'est
un
grand
aveuglement,
de
noter
les
Chrestiens
d'arrogance,
quand
fls
se
glorifient
de
la
presence
du
sainct
Esprit,
sans
laquelle
il
n'y
a
nulle
Chrestiente.
Certes
ils
demonstrent
par
leur
exemple
combien
est
vray
ce
que
dit
le
Seigneur;
que
son
Esprit
est
incognu
au
monde:
et
qu'il
n'y
a
que
ceux-la
dedans
lesquels
il
habite,
qui
le
cognoissent
(Iean
14,
17).
40.
1)
Et
afin
de
renverser
de
toutes
pars
2)
les
fondemens
de
la
foy,
ils
les
assaillent
encore
d'un
autre
coste:
c'est
combien
que
nous
puissions
assoir
iugement
de
la
grace
de
Dieu,
selon
la
iustice
en
laquelle
nous
consistons
presentement,
toutesfois
que
la
certitude
de
nostre
perseverance
a)
demeure
en
suspens.
Mais
il
nous
resteroit
une
belle
confiance
de
salut,
si
nous
ne
pouvions
4)
autre
chose
que
reputer
par
coniectore,
qu'ils
appellent
Morale,
que
nous
sommes
a
present
en
la
grace
de
Dieu,
ne
sachans
ce
qui
doit
demain
advenir.
L'Apostre
parle
bien
autrement,
disant
qu'il
est
certain
que
ny
Anges,
ne
puissances,
ne
principautez,
ne
mort,
ne
vie,
ne
les
choses
presentes,
ne
les
futures
ne
nous
pourront
separer
de
la
dilection
de
laquelle
Dieu
nous
embrasse
en
Iesus
Christ
(Rom.
8,
38.
39).
Ils
s'efforcent
d'eschapper
par
une
solution
frivole,
disant
que
l'Apostre
avoit
cela
de
revelation
speciale
:
mais
ils
sont
de
trop
pres
tenus,
pour
pouvoir
si
facilement
eschapper:
car
la
il
traite
quels
biens
proviennent
de
la
foy
generalement
a
tous
fideles,
non
point
ce
qu'il
experimentoit
particulierement
en
soy.
Voire
mais
luy-mesme,
disent-ils,
tasche
de
nous
faire
craindre,
en
nous
remonstrant
nostre
imbecillite
et
inconstance,
quand
il
dit
que
celuy
qui
est
debout
se
doit
garder
qu'il
ne
tombe
(1
Cor.
10,
12).
Il
est
bien
vray:
toutesfois
il
ne
nous
baille
point
une
crainte
pour
nous
estonner,
ains
seulement
pour
nous
apprendre
de
nous
humilier
sous
la
main
puissante
de
Dieu,
comme
sainct
Pierre
le
declaire
(1
Pierre
5,
6).
Davantage,
quelle
resverie
est-ce
de
limiter
la
certitude
de
foy
a
un
petit5)
de
temps,
a
laquelle
il
convient
proprement
d'outrepasser
la
vie
presente,
pour
s'estendre
a≫
l'immortalite
future?
Pourtant
quand
les
fideles
recognoissent
cela
venir
de
la
grace
de
Dieu,
qu'estans
illuminez
de
son
Esprit
ils
iouyssent
par
foy
de
la
contemplation
de
la
vie
future:
tant
s'en
faut
que
telle
gloire
doive
estre
accusee
d'arrogance:
que
si
quelcun
a
honte
de
con-
1)
1541
p.
207;
1545
p.
234
s.;
1551
s.
Ch.
V.
§.
31.
2)
1562:
parts.
3)
Le
latin
ajoute:
finalis.
4)
1541:
pouvons.
5)
1561:
un
peu.
|