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IOB
CHAP.
XXXIII.
volonte?
qu'il
nous
semble
que
c'est
assez
ou
trop?
que
nous
enquerons
curieusement,
pourquoi
c'est
que
Dieu
use
d'une
telle
rigueur
contre
nous?
Qui
est
cause
de
tout
cela?
Pource
que
nous
ne
pensons
point
a
sa
grandeur:
car
il
est
certain
que
si
l'homme
pensoit
que
c'est
de
Dieu,
ii
seroit
la
retenu
du
premier
conp
et
enserre:
o
il
ne
prendroit
plus
licence
de
murmurer,
ne
de
repliquer
en
facon
que
ce
fust.
Notons
bien
donc
que
toutes
nos
affections
trop
grandes
et
excessives,
tous
nos
murmures,
toutes
choses
semblables
procedent
de
ce
que
nous
ne
cognoissons
point
que
c'est
de
Dien,
et
que
nous
le
despouillons
de
sa
maieste
entant
qu'en
nous
est.
Voila
une
chose
execrable,
il
n'y
a
celui
qui
n'en
ait
horreur:
mais
sans
y
penser
il
nous
adviendra,
et
l'experience
le
monstre.
Oar
si
tost
que
les
choses
ne
viennent
point
a
nostre
souhait,
ne
sommes
nous
point
escarmouchez
pour
entrer
en
dispute
contre
Dieu?
Voila,
nous
voudrions
que
tout
allast
bien.
Ie
pren
le
cas
que
nostre
zele
soit
bon:
mais
si
est-ce
qu'encores
nous
voudrions
ranger
Dieu
a
disposer
les
choses
selon
que
bon
nous
semble:
et
s'il
advient
tout
au
rebours,
nous
voila
incontinent
effarouchez.
Et
pourquoi
est-ce
que
ceci
advient?
que
nous
ne
demanderions
sinon
que
Dieu
nous
donnast
conge
de
parler
privement
a
lui,
il
nous
semble
que
nous
lui
pourrions
remonstrer
que
les
choses
devroyent
aller
autrement,
et
si
nous
n'avons
cela,
si
est-ce
que
sa
volonte
ne
nous
peut
contenter.
En
somme,
il
nous
faut
la
retenir,
Toutes
choses
se
gouvernent
par
la
providence
de
Dieu,
or
il
nous
semble
que
tout
devroit
aller
a
l'opposite.
Voila
donc
entrer
en
procez
et
en
querelle
contre
Dieu,
c'est
comme
si
nous
le
despouillions
de
sa
grandeur
entant
qu'en
nous
est,
et
lui
ravissions
son
droit.
Ainsi
ce
n'est
point
sans
cause
qu'Eliu
use
de
ce
principe
a
l'encontre
de
Iob,
Dieu
est
plus
grand
que
toi,
et
comment
entens-tu
de
plaider
ainsi
contre
lui?
Or
par
cela
nous
sommes
advertis
en
premier
lieu,
Que
toutes
fois
et
quantes
que
nous
serons
par
trop
faschez
en
nos
afflictions,
et
que
nous
voudrions
que
les
choses
allassent
autrement,
et
ne
pouvons
souffrir
que
Dieu
nous
gouverne
selon
son
plaisir,
c'est
autant
comme
si
nous
le
voulions
faire
nostre
pareil
et
compagnon,
apres
l'avoir
despouille
de
son
droit,
que
nous
voulussions
qu'il
n'eust
plus
de
maistrise
ne
de
superiorite
par
dessus
nous.
Nostre
intention
ne
sera
pas
telle,
mais
tant
y
a
que
nous
en
sommes
coulpables.
Et
ainsi
d'autant
plus
devons-nous
gemir
en
nous
recueillant,
voyans
qu'il
y
a
une
telle
hautesse
en
nous,
que
nous
ne
pouvons
estre
bien
mattez
pour
glorifier
Dieu
en
tout
co
qu'il
nous
envoye:
et
que
nous
voudrions
bien
que
les
choses
allassent
tout
au
rebours,
et
serions
contens
de
sommer
Dieu
a
faire
ce
que
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