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PAR
NICOLAS
COLLADON.
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n'ont
peu
obtenir
iusques
a
present
pour
leur
Eglise.
Il
lisoit
aussi
en
Theologie
avec
grande
admiration
d'un
chacun,
et
avoit
pour
cette
profession
de
[6
5]
Theologie
gages
honnestes
de
la
seigneurie
de
Strasbourg.
Apres
son
depart
de
la
ville
de
Geneve,
comme
ainsi
fust
que
selon
le
premier
usage
on
eust
accoustume
en
cest
Eglise
de
faire
la
Cene
avec
pain
commun,
aucuns
sans
cause
mirent
en
avant
des
oublies.
Ce
qui
bailla
occasion
a
quelques
uns
des
bons
de
se
fascher,
iusques
a
s'abstenir
de
la
Cene,
et
faire
plaintes
d'un
tel
changement:
dont
mesmes
aucuns
furent
contraints
de
s7absenter
de
la
ville.
Mais
Calvin
estant
adverti
de
la
chose,
comme
il
ne
trouvoit
pas
bon
le
changement
fait
sans
raison,
aussi
il
tanca
bien
vivement
l'imprudence
de
ces
bonnes
gens,
qui
pour
si
peu
de
chose
se
scandalisoyent,
et
laissoyent
de
participer
a
la
saincte
Cene.
Et
de
fait,
estant
depuis
Pasteur
en
ceste
Eglise
l'espace
de
vingt
et
trois
ans,
et
iusques
a
la
mort,
vray-est
qu'il
a
souvent
declaire,
quand
le
propos
s'y
est
addonne,
1)
que
le
meilleur
seroit
de
suivre
ce
qui
est
le
plus
simple,
assavoir
d'user
du
pain
commun:
mais
neantmoins
il
n'a
point
combatu
sur
le
changement,
sachant
que
la
chose
estoit
indifferente
en
soy,
et
qu'il
y
avoit
d'autres
poincts
de
plus
grande
importance,
a
l'observation
desquels
il
faloit
insister.
Or
pour
revenir
a
la
suitte
de
l'histoire,
en
ce
temps-la,
assavoir
l'an
1539,
le
Cardinal
Sadolet
escrivit
aux
Syndiques,
Conseil
et
citoyens
de
la
ville
de
Geneve
une
longue
epistre,
en
datte
du
18
de
Mars,
les
amadouant
de
belles
paroles
pour
les
destourner
de
Iesus
Christ,
et
blasmant
les
Ministres
desquels
Dieu
s'estoit
servi
a
y
reformer
l'estat
de
la
religion.
Il
pensoit
bien
avoir
trouve
occasion
de
gaster
quelque
chose,
a
cause
de
l'absence
de
Calvin;
car
c'estoit
un
an
apres
qu'il
avoit
este
chasse
de
Geneve.
Mais
iceluy
quelque
temps
apres,
en
ayant
eu
les
nouvelles
a
Strasbourg,
tesmoigna
l'affection
qu'il
portoit
a
la
ville
de
Geneve,
et
maintint
la
cause
d'icelle,
ou
plustost
la
verite
de
Dieu
contre
ce
renard,
par
une
longue
et
docte
epistre
qu'il
luy
rescrivit,
laquelle
se
trouve
imprimee
parmi
ses
oeuvres
tant
en
Francois
qu'en
Latin,
datee
de
Strasbourg
le
premier
iour
de
Septembre
1539.
Lors
aussi,
il
revit
et
augmenta
son
Institution
Chrestienne,
qu'il
fit
reimprimer,
et
fut
mise
en
lumiere
le
1
d'Aoust
audit
an.
Davantage
il
commenca
a
escrire
[6
6]
sur
sainct
Paul,
dediant
son
Commentaire
de
l'Epistre
aux
Romains
a
M.
Simon
Grynee,
le
plus
docte
des
Alternans,
et
son
grand
ami.
La
datte
dudit
Commentaire
est
de
l'an
1539,
le
18
d'Octobre.
Aussi
il
escrivit
en
Francois
1)
quand
l'occasion
l'a
porte
F.
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