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SUR
LE
DEUTER.
CHAP.
I.
610
ce
qui
nous
est
monstre,
tellement
que
Dieu
soit
honore
de
nous.
Sommes-nous
conioints
a
luy?
Helas!
il
s'en
faut
beaucoup.
Car
quelque
chose
que
Dieu
persiste
a
nous
proposer
sa
doctrine,
la
ou
nous
voyons
comme
son
coeur
desploye
envers
nous,
tant
y
a
que
nous
sommes
serrez
de
nostre
coste,
et
ne
luy
donnons
nulle
ouverture:
ou
bien
neus
sommes
volages,
et
pleins
de
vanite,
qu'il
s'en
faut
beaucoup
que
la
doctrine
nous
touche,
que
nous
la
recevions
pour
nous
y
retenir
du
tout,
et
pour
y
avoir
nos
sens
enclos,
et
confermez
en
une
droite
obeissance.
On
verra
plustost
l'opposite.
Et
ainsi
cognoissons
que
le
peuple
des
Iuifs
nous
est
comme
un
miroir
auquel
nous
pouvons
contempler
nostre
rudesse,
nostre
malice,
nostre
ingratitude,
nostre
rebellion
obstinee
a
l'encontre
de
Dieu.
Au
reste,
nous
sommes
plus
coulpables
que
les
Iuifs,
pource
que
nous
donnons
une
si
povre
audience
a
nostre
Dieu.
Car
nous
avons
desia
dit,
que
le
peuple
ancien,
apres
avoir
este
delivre
de
la
servitude
d'Egypte,
se
devoit
sentir
oblige
a
Dieu
pour
s'addonner
et
dedier
pleinement
a
son
service.
Et
d'ou
est-ce
que
maintenant
Dieu
nous
a
retirez?
a-ce
este
de
la
tyrannie
d'un
homme
mortel,
ou
d'un
peuple
terrien?
Mais
nous
savons
qu'il
nous
a
rachetez
des
liens
de
peche
et
du
diable:
il
nous
a
retirez
du
gouffre
de
mort:
il
nous
a
delivrez
des
abysmes
d'enfer,
et
ne
nous
a
point
promis
seulement
la
terre
de
Chanaan
pour
heritage
,
mais
les
cieux
nous
ont
este
ouverts
en
la
personne
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
il
en
a
prins
possession
pour
nous,
afin
que
nous
soyons
asseurez
que
la
nous
avons
nostre
siege
appreste,
et
nostre
repos
permanent.
Quand
donc
Dieu
nous
a
ainsi
obligez
a
soy,
nostre
ingratitude
n'est-elle
pas
plus
vilaine
au
double
voire
cent
fois
plus
que
celle
du
peuple
ancien?
Au
reste,
puis
qu'ainsi
est
que
Dieu
a
bien
daigne
continuer
l'office
de
Maistre
et
Docteur
envers
ce
peuple-la
qui
estoit
tant
rude
et
rebelle,
cognoissons
qu'auiourd'huy
il
fait
le
semblable
en
nous.
Et
aussi
il
nous
est
besoin,
comme
i'ay
desia
dit,
autrement
que
seroit-ce?
Mais
voyant
une
telle
grace,
c'est
que
Dieu
ne
se
fasche
point
de
nous
enseigner,
encores
qu'il
ne
profite
gueres
du
premier
iour,
ne
du
premier
an,
sachons
que
s'il
nous
traitte
ainsi
de
iour
en
iour,
que
cela
n'est
point
superflu.
Et
c'est
un
poinct
bien
a
observer:
car
les
hommes
ont
les
aureilles
chatouilleuses,
et
ne
demandent
sinon
qu'on
leur
apporte
quelque
nouveaute:
et
quand
la
doctrine
de
Dieu
leur
sera
preschee
et
proposee
chacun
iour,
ils
s'en
faschent,
et
en
sont
ennuyez.
Car
il
leur
semble
que
c'est
assez
de
leur
avoir
dit
un
coup
ou
deux,
et
ne
regardent
pas
comme
ils
mettent
en
oubli
ce
qu'ils
devoyent
avoir
entendu.
Ainsi
donc
afin
que
la
doctrine
Calvini
opera.
Voi.
XXV.
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