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estre
tenu
et
observe
en
toute
l'Eglise,
et
contre
lequel
nul
ne
peut
se
lever
sans
se
rendre
schismatique.
En
somme,
si
on
veut
croire
ce
gaudisseur,
sainct
Paul
permet
au
huitieme
chapitre
d'idolatrer,
et
au
dixieme
il
le
defend.
Car
n'a-il
point
honte
de
parler
ainsi
mot
a
mot?
Cependant
pour
excuser
une
telle
contrariete,
il
dit
que
sainct
Paul
parle
des
scandales
qui
se
commettent
aux
choses,
lesquelles
le
mesme
Apostre
se
glorifie
estre
sous
sa
puissance
(1.
Cor.
6,
12;
9,
4;
2.
Cor.
10,
8).
Ce
qui
fait
plus
contre
luy,
que
si
sainct
Paul
traitoit
des
choses
qui
ne
sont
nullement
libres.
Car
s'il
eust
este
question
de
sacrifier
aux
idoles,
sainct
Paul
eust
pleinement
deteste
une
telle
vilenie,
et
sans
longue
dispute
il
eust
tranche
tout
court,
que
les
enfans
[page
42]
de
Dieu
devroyent
plustost
mourir
cent
fois
et
mille,
que
de
commettre
un
tel
sacrilege.
Mais
il
passe
plus
outre
en
austerite,
en
disant:
Encore
qu'un
acte
soit
licite
de
soy,
qu'il
vaut
mieux
mourir
que
d'en
user
avec
scandale
:
comme
de
manger
de
la
chair
qui
auroit
este
offerte
aux
idoles,
il
n'y
a
nul
mal:
sinon
que
les
rudes
et
infirmes
pensent
qu'on
le
face
par
quelque
devotion.
En
ces
cas
sainct
Paul
commande
estroitement
de
s'en
abstenir.
Or
ce
brouillon
en
recitant
les
mots
pervertit
tout.
Mais
encore
que
ie
n'insiste
point
sur
son
ignorance,
et
que
ie
luy
accorde
que
de
manger
d'une
viande
sacrifiee
aux
idoles
ce
n'est
point
mal
faict:
toutefois
il
conclud
trop
sottement
que
cela
ne
fait
rien
contre
luy.
Qui
plus
est
il
s'est
efforce
par
cy
devant
de
monstrer
que
c'estoit
idolatrie:
ce
que
ie
nie,
et
que
tout
homme
de
iugement
luy
niera.
Il
cuide
avoir
trouve
une
belle
subtilite,
en
disant,
Que
c'est
aussi
grand
mal
de
manger,
veu
que
la
viande
entre
dedans
le
corps,
que
de
s'agenouiller
devant
une
idole,
ou
oster
le
bonet.
Ie
luy
confesse,
si
le
manger
emporte
signe
evident
d'idolatrie,
que
le
peche
n'y
seroit
pas
moindre.
Mais
il
faut
revenir
tousiours
a
ce
poinct-la,
de
distinguer
entre
ce
qui
repugne
directement
au
service
exterieur
de
Dieu,
et
ce
qui
n'y
contrevient
point
de
soy.
Mais
pour
mieux
esclarcir
le
tout,
laissant
ce
povre
aveugle
en
ses
contradictions,
il
est
certain
que
sainct
Paul
au
8.
de
la
premiere
aux
Corinthiens
traite
une
matiere
toute
diverse
a
celle
qu'il
adiouste
entrelacee
au
commancement
du
10.
Car
au
8.
il
les
exhorte
a
tellement
moderer
[page
43]
leur
liberte,
qu'ils
ne
donnent
point
occasion
de
scandale
a
quelque
infirme.
Ainsi
le
manger
duquel
il
parle
n'emporte
de
soy
aucune
offense.
Ce
qu'il
conferme
au
chap.
9
par
son
exemple,
disant
qu'il
s'est
bien
abstenu
de
prendre
salaire
des
Eglises
qu'il
enseignoit,
combien
qu'il
luy
fust
permis.
De
la
il
entre
plus
avant
en
matiere,
et
les
redargue
de
ce
qu'ils
contrefaisoyont
les
idola-
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