9:607
607
RESPONSE
008
II
y
a
encore
un
autre
erreur
trop
lourd
en
ce
docteur
subtil:
Oar
voici
comment
il
argue,
que
si
la
viande
dediee
aux
idoles
souille
l'un
et
non
pas
l'autre,
il
s'ensuit
que
la
source
de
souillure
est
en
la
conscience.
Pour
le
premier
ie
luy
respon
que
ceste
sentence
a
[page
40]
lieu
en
ce
qui
est
indifferent
de
soy:
comme
de
manger
de
toutes
viandes
librement.
Pour
le
second
ie
l'advertiray
apres
avoir
mieux
pense
a
soy,
de
cognoistre
qu'une
viande
souille
maintenant
un
mesme
homme,
et
maintenant
non.
Comme
celuy
qui
mange
en
liberte
de
tout
n'est
point
souille,
moyennant
qu'il
ne
soit
point
cause
de
scandale:
mais
s'il
donne
occasion
de
pecher
a
son
prochain,
voyla
ou
est
la
souillure.
Ainsi
sainct
Paul
permet
bien
aux
Corinthiens
de
manger
tout
ce
qui
se
trouve
en
la
boucherie,
sans
s'enquerir
plus
outre
ne
faire
scrupule
(1.
Cor.
10,
25):
mais
s'il
y
a
quelque
homme
rude
et
debile
en
foy,
qui
soit
par
cela
destourne
du
bon
chemin,
il
leur
defend
estroitement
d'en
manger.
Voyla
en
quel
sens
se
doit
prendre
le
dire
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ:
(3e
qui
entre
en
la
bouche
ne
souille
point
l'homme
(Matth.
15,
l
l
)
.
Car
il
signifie
que
les
ceremonies
qui
avoyent
este
establies
pour
un
temps
touchant
les
lavemens
exterieurs,
n'estoyent
plus
rien.
Or
nostre
homme
voyant
bien
que
ce
qui
est
contenu
au
chapitre
dixieme
de
la
premiere
aux
Corinthiens
luy
est
fort
contraire,
trouve
un
eschapatoire,
lequel
iamais
il
n'eust
ose
amener,
s'il
avoit
une
goutte
de
honte
ou
d'honestete.
Il
ne
peut
nier
que
sainct
Paul
ne
defende
la
l'idolatrie:
mais
il
dit
que
c'est
d'autant
que
les
Corinthiens
ne
cognoissoyent
pas
encore
qu'il
n'y
eust
qu'un
seul
Dieu.
Voire,
comme
si
ceste
cavillation
n'avoit
pas
este
rabatue.
Plustost
donc
nous
avons
a
retenir
qu'il
defend
l'idolatrie
a
ceux
qui
se
vantoyent
d'estre
bien
enseignez
en
la
religion.
Mais
[page
41]
il
replique
que
sainct
Paul
leur
dit,
qu'il
ne
peut
parler
a
eux
comme
a
gens
spirituels
(1.
Cor.
3,
1).
S'il
veut
inferer
de
la,
que
tout
le
contenu
de
l'Epistre
se
rapporte
a
la
rudesse
des
Corinthiens,
il
s'ensuyvra
que
la.
condamnation
qu'il
fait
de
l'inceste,
de
tous
paillars,
meurtriers,
yvrongnes
et
larrons,
n'appartient
qu'a
petis
enfans.
Pour
approuver
son
dire
il
veut
faire
a
croire
que
sainct
Paul,
en
commandant
aux
hommes
de
prier
la
teste
nue,
et
aux
femmes
la
teste
couverte
(1.
Cor.
l
l
,
4.
5),
donne
du
laict
a
ceux
qui
ne
peuvent
encore
porter
la
viande
ferme.
Voire,
mais
que
respondra-il
a
la
conclusion
qui
est
adioustee
quand
et
quand
:
Si
quelqu'un
entre
en
contention,
nous
n'avons
pas
ceste
coustume
ni
l'Eglise
de
Dieu
(1.
Cor.
l
l
,
16)?
Car
par
ces
mots
sainct
Paul
monstre
qu'il
n'adresse
pas
son
propos
a
gens
charnels,
ou
ne
le
restraint
point
a
ceux
qui
sont
sans
Dieu:
mais
parle
de
l'ordre
general
lequel
doit
|