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SERMONS
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disent
aussi
bien
qu'ils
Font.
Ainsi
les
Samaritains
avoyent
la
mesme
Loy
que
les
Iuifs,
mais
il
avoyent
tout
perverti,
comme
ont
maintenant
les
Papistes,
et
pourtant
la
haine
en
estoit
plus
grande.
Or
yci
Iesus
Christ
dit
a
ses
Apostres
qu'il
faut
que
l'Evangile
soit
presche
a
ceux
de
Samarie.
Nous
voyons
donc
comment
Iesus
Christ
les
reprend
assez
vivement
de
leur
erreur,
et
les
ramene
au
droit
chemin.
Au
reste,
il
faut
que
nous
applicquions
tout
ceci
a
nostre
usage.
Et
en
premier
lieu,
que
si
les
Apostres
ont
este
tant
rudes,
comme
on
le
peut
assez
appercevoir,
ce
vice
n'a
pas
seulement
este
en
eux,
mais
est
aussi
en
nous.
Regardons
donc
la
comme
en
un
miroir,
que
ce
n'est
pas
tout
qu'on
nous
presche,
mais
qu'il
faut
que
Dieu
nous
esclaire
et
donne
ouverture
a
la
Parolle,
a
ce
qu'elle
entre
en
nous,
et
qu'il
nous
ouvre
nos
esprits,
afin
que
nous
puissions
comprendre
sa
volonte.
Autrement
nous
aurons
beau
ouir,
car
tout
cela
passera
sans
profit.
Pourtant
il
nous
faut
prier
Dieu
qu'il
nous
face
la
grace
de
comprendre
sa
volonte,
autrement
nous
demeurerons
en
nostre
bestise.
Voyla
que
nous
avons
a
noter
en
premier
lieu
de
ce
passage.
Or
quant
aux
fautes
qui
sont
en
la
demande
des
Apostres,
il
les
faut
considerer
avec
la
response
que
Iesus
Christ
leur
fait,
et
en
laquelle
il
les
redargue
et
corrige.
En
premier
lieu
nous
voyons
que
les
hommes
sont
enclins
a
curiosite:
nous
en
avons
l'experience
en
nous-mesmes.
Regardons
si
nous
sommes
addonnez,
comme
il
appartient,
a
nous
enquerir
des
choses
qui
nous
sont
necessaires.
Nenni
:
mais
encores
si
on
nous
les
dit
deux
fois,
il
nous
semble
que
ce
n'est
qu'un
rompement
de
teste.
Et
quand
il
y
aura
une
matiere
difficile,
voire
et
qui
sera
tres
necessaire
d'entendre,
si
on
nous
en
dit
deux
mots,
ii
nous
semble
que
c'est
assez.
Voyla
quelle
est
nostre
inconstance,
que
nous
ne
pouvons
arrester
nostre
esprit
aux
choses
necessaires:
mais
quand
on
nous
conteroit
des
fables,
des
mensonges
et
choses
de
nul
profit,
ho
iamais
nous
ne
serions
las
de
les
escouter,
nous
y
passerions
tout
le
iour.
Encores
en
voudrions-nous
abbreuver
nos
aureilles
toute
la
nuit.
Nous
voyons
donc
que
l'esprit
humain
est
tant
frivole,
qu'il
ne
se
soucie
point
des
choses
qui
sont
necessaires
:
il
appete
les
choses
qui
ne
luy
peuvent
apporter
aucune
utilite,
mais
des
choses
qui
luy
sont
bonnes
et
profitables,
c'est
fait
courvee
(comme
on
dit)
d'en
parler
tant.
Voyci
ou
il
faudroit
bien
employer
toute
nostre
vie,
ascavoir
a
considerer
la
grace
que
Dieu
nous
a
faicte,
de
nous
envoyer
Iesus
Christ
pour
nous
rendre
sages:
car
c'est
une
sagesse
qui
s'estend
par
tout,
et
haut
et
bas
et
de
tous
costez.
C'est
ce
que
S.
Paul
dit
aux
Ephesiens,
quand
il
parle
de
ceste
longueur,
largeur,
hauteur
et
profondeur:
c'est
a
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