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est
asses
cognu
en
toute
l'Europe.
Puis
il
se
respond
a
soy-mesme,
que
nul
ne
cognoit
pas
le
vray
Dieu,
sinon
celuy
qui
est
despouille
de
toute
presomption,
et
cerche
son
salut
en
luy.
Ce
qui
est
bien
vray:
mais
ce
n'est
pas
a
propos.
Car
sainct
Paul
en
disant,
Nous
savons
que
l'idole
n'est
rien,
ne
parle
pas
en
sa
personne,
mais
en
celle
des
Corinthiens,
qui
se
couvroyent
de
telle
excuse
comme
d'un
sac
mouille.
Ce
qui
se
void
a
l'oeil
par
le
texte
precedent.
Touchant
des
sacrifices
des
idoles,
dit-il,
nous
savons
que
nous
avons
tous
science:
mais
la
science
-enfle
(1.
Cor.
8,
1):
et
puis
il
adiouste
le
reste.
Il
appert
donc
que
sainct
Paul
reiette
ce
qu'amenoyent
les
Corinthiens
pour
leur
defense,
comme
frivole
et
de
nulle
valeur:
assavoir,
qu'ils
n'estoyent
point
si
bestes
ne
si
sots
d'adorer
une
pierre
ou
une
piece
de
bois,
ou
de
tenir
conte
de
toutes
les
idolatries
des
Payens:
mais
qu'ils
savoyent
tresbien
que
toutes
leurs
superstitions
n'estoyent
qu'illusion
et
vanite.
Voire,
dit
S.
Paul:
mais
cela
ne
suffit
pas.
Car
il
y
en
a
beaucoup
d'ignorans
et
debiles
qui
pensent
que
vous
y
ayes
quelque
devotion:
et
par
ce
moyen
sont
endurcis
en
leur
erreur.
Voyla
pourquoy
il
dit
puis
apres,
Ton
povre
frere
debile
perira-il
sous
ombre
de
ta
science
(ibid.
v.
11)?
Or
il
est
a
noter
que
sainct
Paul
ne
reprend
pas
ici
les
Corinthiens
d'avoir
plie
le
genouil
devant
un
[page
39]marmouzet,
ou
d'y
avoir
apporte
leur
offerte,
ou
d'avoir
baise
le
babouin,
comme
on
dit
:
mais
seulement
de
ce
qu'ils
se
trouvoyent
aux
banquets
solennels,
ou
on
mangeait
la
chair
prinse
des
sacrifices.
Ce
qui
de
soy
eust
este
licite
sans
le
scandale.
Comme
auiourd'huy
ie
pourray
bien
manger
du
pain,
combien
que
les
prestres
ayent
fait
leur
coniuration
sur
le
bled
dont
il
est
fait.
Car
c'est
un
acte
de
soy
indifferent.
Mais
ce
vilain
saute
du
coq
a
l'asne,
en
concluant
que
les
petis
enfans
mesme
voyent
qu'il
n'y
a
pollution
aucune
en
nulle
chose,
mais
en
la
conscience.
Or
pour
nous
faire
a
croire
un
tel
blaspheme,
il
faudroit
qu'il
nous
rendist
du
tout
bestes.
Si
manger
d'une
viande
ce
n'est
point
souillure,
pource
.que
tout
est
cree
de
Dieu,
a
fin
d'en
user
avec
action
de
grace
(1.
Tim.
4,
3),
s'ensuit-il
de
la
qu'il
soit
permis
de
donner
a
un
chien
le
pain
de
la
Cene,
et
eslever
une
idole
pour
faire
semblant
de
l'adorer?
Ie
luy
demande,
s'il
n'y
a
nul
a
renoncer
Dieu
et
Iesus
Christ?
Or
quand
Iesus
Christ
prononce
qu'il
renoncera
devant
son
pere
et
ses
Anges
ceux
qui
l'auront
renonce
devant
les
hommes
(Matth.
LO,
33),
il
n'entend
pas
ceux
qui
auront
voulu
blasphemer
a
leur
escient,
et
de
malice
deliberee,
mais
ceux
qui
auront
flechi
pour
crainte
de
persecution.
H
y
a
donc
des
actes
qui
sont
mauvais
de
leur
nature,
de
quelque
belle
couleur
qu'on
les
farde.
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