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les
iours
de
nostre
vie:
et
que
nous
avisions
de
nous
contenter
tellement
de
ce
que
Dieu
nous
donne,
que
nous
prenions
la
tout
nostre
repos
:
et
que
nous
ne
nous
tourmentions
pas
a
nostre
escient:
comme
nous
voyons
que
beaucoup
de
gens
sont
leurs
bourreaux
pour
se
travailler
sans
cesse
et
sans
mesure.
Les
uns
diront,
Et
ie
voudroye
bien
avoir
ceci,
et
ie
voudroye
bien
avoir
cela.
Voire,
mais
cependant
encores
qu'ils
y
mettent
condition,
S'il
plaist
a
Dieu:
si
est-ce
qu'ils
se
desbauchent:
et
en
lieu
qu'ils
pourroyent
suyvre
leur
vocation,
et
s'employer
fidelement
au
service
de
Dieu,
les
voyla
tous
desgoustez
:
et
s'ils
se
vouloyent
contenter
de
ce
que
Dieu
leur
donne,
ils
ne
seroyent
pas
ainsi
refroidis
:
mais
leur
appetit
les
pieque
tousiours.
Nous
voyons
donc
comme
ceux
qui
ont
leurs
souhaits
les
mieux
reglez,
encores
ne
laissent
pas
de
mal-faire
en
cela,
et
d'offenser
Dieu,
et
cependant
se
tormenter
en
vain
et
sans
propos,
quant
a
eux.
Exemple,
voyla
un
homme
qui
sera
en
quelque
condition
moyenne
de
vivre
:
et
bien,
il
faut
qu'il
travaille.
Il
aura
cependant
ses
souhaits,
Et
s'il
m'estoit
possible,
dira-il,
que
i'eusse
ceci
et
cela,
et
ce
seront
choses
contraires
a
son
labeur,
a
sa
facon
de
vivre,
et
a
ce
qui
concerne
la
vocation
de
Dieu.
Il
est
vray
que
puis
apres
il
dira,
Et
bien
si
c'estoit
le
plaisir
de
Dieu,
ie
le
voudroye:
mais
encores
y
a-ii
du
vice
en
son
souhait.
Ii
est
vray
que
c'est
beaucoup
souhaite
quand
les
hommes
peuvent
donter
leurs
appetis
et
y
renoncer
pour
les
assuietir
a
Dieu.
Voyla
encores
une
vertu
grande,
et
qui
est
bien
a
poiser,
quand
ils
se
rangent
finalement
a
telle
conclusion
:
mais
cependant
ce
n'est
pas
a
dire
qu'ils
ne
soyent
coulpables:
Puis
qu'ainsi
est,
que
sera-ce
de
ceux
qui
appetent
avec
une
affection
desbordee,
pour
se
desbaucher?
Or
de
ceux
la
ils
convoitent
a
la
facon
de
ceux
desquels
ici
sainct
Paul.
Il
y
en
a
beaucoup
qui
se
faschent
de
ce
que
Dieu
ne
les
traitte
pas
avec
telles
commoditez
que
leur
chair
voudroit:
ainsi
ils
veulent
servir
a
leurs
aises,
et
ne
pensent
gueres
a
ce
que
dit
saint
Paul,
Mes
freres
(dit-il)
que
vous
ayez
soin
de
vostre
corps,
non
point
pour
satisfaire
a
ses
cupiditez.
Car
iamais
vous
n'en
viendriez
a
bout.
Mais
regardez
a
la
necessite
et
a
l'usage.
Or
il
y
a
beaucoup
de
gens
qui
voudroyent
avoir
toutes
leurs
commoditez.
Ils
regretent
donc,
Ho!
ie
n'ay
point
ceci
et
cela
:
et
la
dessus
ils
concluent,
II
vaut
donc
mieux
tout
quitter,
car
ie
ne
puis
porter
ce
fardeau
ci,
il
m'est
trop
pesant.
Combien
en
voit-on
auiourd'huy
qui
se
desbauchent
?
non
pas
qu'ils
renoncent
a
l'Evangile
du
premier
coup:
mais
ils
s'en
destournent,
tellement
qu'au
bout
de
l'an
les
voyla
changez,
et
en
la
fin
ils
sont
pires
que
les
autres:
on
les
voit
se
desborder
a
veue
d'oeil,
et
au
lieu
qu'ils
sembloyent
estre
des
petis
Anges,
ils
devienent
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