48:606 tous biens. Voyla double faute. Apres, quand ils disent Royaume, ils faillent encores en cela : car ils attribuent un royaume terrien a Iesus Christ, et leur semble qu'il doyve regner a la facon des princes de ce monde, et pensent que, pourtant qu'ils sont de ses plus prochains, alors ils seront exempts de toute peine et de tout mal, et triompheront en ayans les grands offices et estats. Et puis en adioustant ce mot a Israel, encores faillent-ils d'autant qu'ils restraignent a Israel la grace que Dieu avoit promise a tout le monde. Nous voyons donc qu'ils ne disent pas un seul mot qui ne contiene un erreur. Au reste, Iesus Christ les redargue en la response qu'il leur fait, et combien quil ne les repousse pas pour dire, Vous faillez, neantmoins les mots dont il use monstrent assez qu'il les dit pour les reprendre. Quand il dit Ce n1 est pas a vous de cognoistre les temps et les saisons que le Pere a mis en sa puissance, il les reprend de ceste curiosite fole que, en lieu qu'ils deveroyent s'enquerir de ce qui estoit necessaire ou bien utile, leur esprit voltigeoit es choses curieuses et de nulle valeur. Car il nous faut contenter de ce qu'il plaist a Dieu nous declarer, tellement qu'il n'est rien meilleur que d'ignorer ce que Dieu ne nous enseigne pas en l'Escriture. Voyla donc comment il les reprend de ceste curiosite. Au reste, quand il leur dit, Vous recevrez la vertu du S. Esprit venant sur vous, il leur monstre par cela que c'est folie a eux de vouloir monter si haut que de se vouloir enquerir des secrets de Dieu: car ils ne sont pas capables de cela, iusques a ce qu'ils ayent receu ceste vertu d'en haut. Ils avoyent bien receu quelque grace du S. Esprit, mais il leur monstre qu'ils avoyent bien besoin qu'elle leur fust augmentee, et qu'il n'estoit pas temps de triompher, mais que c'estoit le temps d'aller au combat, et puis apres on verra qu'il en adviendra. Et puis il Vous me serez tesmoins en Ierusalem, et en toute Iudee et en Samarie, et par toute la terre. Comme s'il disoit, II vous semble que ie doy triompher a la facon des Princes terriens, mais mon Royaume est spirituel. Et ainsi il corrige le dernieur erreur, touchant ce qu'ils demandoyent du Royaume d'Israel, quand il dit qu'il faut que l'Evangile soit porte iusques en Samarie: car il y avoit grande inimitie entre le peuple de Iudee et de Samarie, combien qu'ils fussent voisins, et qu'ils s'accordassent aucunement en quelques principes de religion, comme on pourroit dire auiourd'huy entre nous et les Papistes. Car nous avons quelque familiarite entant que nous avons l'Evangile, et qu'ils