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DE
LA
PROPHETIE
DE
CHRIST.
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pluye,
et
dit
que
Dieu
arrousera
ceux
qui
iamais
n'avoyent
rien
entendu
de
verite,
qui
avoyent
este
comme
povres
bestes
brutes.
Ceux
la,
dit-il,
seront
enseignez,
et
seront
faits
participans
du
salut
qui
a
este
acquis,
et
l'Eglise
de
Dieu
sera
espandue
par
tout
le
monde,
tellement
que
ceux
qui
auront
blaspheme
contre
la
pure
doctrine,
auront
la
bouche
close,
sinon
pour
confesser
avec
toute
reverance
et
sobriete
qu'il
n'y
a
que
le
Dieu
d'Israel
qui
doyve
estre
honore,
et
que
son
Fils
unique,
auquel
est
l'Image
expresse
de
sa
gloire,
et
de
sa
maieste,
doit
estre
receu
pour
luy
faire
hommage.
Les
Rois
mesmes,
combien
qu'ils
soyent
aveuglez
en
leur
orgueil,
seront
contraints
de
s'humilier,
et
faudra
qu'ils
se
rangent
en
toute
obeissance.
Voyla
des
propos
bien
magnifiques
que
le
Prophete
a
tenu.
Or
maintenant
il
prevoit
que
quand
l'Evangile
sera
presche
par
tout
le
monde,
les
uns
s'en
mocqueront,
les
autres
seront
a
l'encontre,
les
autres
n'y
prendront
nul
goust,
les
autres
demeureront
stupides,
les
autres
par
hypocrisie
mentiront
a
Dieu,
et
auront
quelque
apparence
d'obeissance
a
la
doctrine,
mais
ce
ne
sera
qu'un
faux
semblant.
Le
Prophete
donc
voyant
le
monde
ainsi
malin,
et
prevoyant
que
Dieu
ne
sera
point
escoute,
que
sa
Parolle
ne
sera
point
receue
en
telle
reverance
qu'elle
merite,
se
trouve
esmerveille,
et
s'escrie,
Qui
est-ce
qui
croira
a
nostre
doctrine?
Comme
s'il
disoit,
Helas,
ie
presche
yci
le
salut
du
monde,
et
tout
est
desespere
et
perdu
sinon
que
ce
remedeci
soit
donne:
c'est
ascavoir
que
Dieu
envoye
son
Fils
unique,
lequel
bataillant
contre
le
diable
et
la
mort,
nous
aequiore
par
ce
moyen
iustice
et
vie:
car
ceste
doctrine
doit
arrouser
tout
le
monde,
autrement
nous
sommes
steriles.
Il
n'y
a
que
toute
secheresse
et
povrefce
en
nous:
cependant
Dieu
n'attend
pas
que
nous
demandions
qu'il
nous
arrouse,
mais
il
vient
au
devant,
et
s'offre
liberalement,
et
nous
presente
la
son
Fils
unique
avec
sa
doctrine:
et
en
cela
il
se
monstre
tellement
amiable,
qu'il
doit
bien
estre
receu
sans
aucun
contredit:
mesmes
chacun
ne
deveroit-il
pas
estre
enflamme
d'un
tel
zele,
qu'il
meprisast
tout
le
reste
pour
embrasser
ce
Redempteur
qui
est
apparu?
Or
tant
s'en
faut
que
cela
se
face,
qu'a
grand
peine
y
en
a-il
la
dixieme
partie
de
ceux
qui
oyent,
qui
soyent
touchez
a
bon
escient.
Et
de
faict
l'experience
monstre
que
les
uns
se
mocquent,
comme
ce
sont
contempteurs
de
Dieu
qui
n'ont
ne
foy
ne
religion
non
plus
que
des
chiens,
et
tienent
comme
fable
tout
ce
qui
leur
est
presche
de
la
vie
eternelle.
Les
autres
ne
se
contentent
pas
d'avoir
la
Parolle
de
Dieu
en
tel
mespris,
s'ils
ne
passent
outre:
car
ils
sont
enflammez
en
une
rage
et
furie
a
l'encontre.
D'autre
part
il
y
en
a
les
uns
qui
blas-
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