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bouche
close,
et
que
nous
trouvions
bon
ce
qu'il
prononce
sans
aucune
replicque.
Et
voyla
pourquoy
S.
Paul
appelle
choses
mauvaises
les
viandes
qu'ont
demande
les
enfans
d'Israel.
Or
il
est
escrit
en
l'onzieme
chapitre
des
Nombres,
qu'ils
ont
desire
d'avoir
ou
de
la
chair,
ou
du
poisson,
ou
des
aux,
des
oignons,
des
melons,
et
autres
fruitages
:
Quand
ils
ont
demande
cela,
sont-ce
choses
mauvaises
?
Ne
sera-il
point
licite
aux
hommes
de
manger
et
de
la
chair,
et
du
poisson,
et
de
ce
que
leur
sera
donne?
Et
quand
nous
avons
appetit
de
manger
d'une
viande,
offensons
nous
Dieu
en
cela?
Que
seroit-ce?
nous
serions
en
scrupule
continuel:
car
il
faudroit
que
chacun
morceau
que
nous
avallons
nous
fust
mis
en
conte,
comme
si
c'estoit
un
glaive
pour
navrer
Dieu,
et
pour
contrister
son
sainct
Esprit.
Et
ou
seroit-ce
aller?
Mais
sainct
Paul
dit
que
c'ont
este
choses
mauvaises,
pour
ce
que
Dieu
vouloit
nourrir
d'une
autre
facon
le
peuple
d'Israel.
Il
luy
donnoit
la
Manne.
Voyla
le
peuple
au
desert,
en
une
terre
sterile,
ou
il
n'y
peut
croistre
un
grain
de
ble,
toutesfois
Dieu
supplee
a
ce
defaut-la:
il
luy
envoye
la
Manne
du
ciel,
le
peuple
devoit
bien
recevoir
une
telle
grace,
et
oublier
toutes
autres
viandes,
car
la
Manne
luy
estoit
assez
savoureuse:
elle
estoit
en
telle
abondance,
que
tous
en
estoyent
refectionnez,
nul
n'avoit
ne
faim
ne
soif.
La
dessus
ils
veulent
changer,
et
demandent
que
Dieu
leur
envoye
des
viandes
qui
leur
avoyent
este
accoustumees.
Or
voyla
une
convoitise
mauvaise.
Et
pourquoy?
Car
ils
voyent
l'ordre
de
Dieu,
et
ils
le
veulent
changer
comme
en
le
despitant.
Ceci
donc
doit
bien
estre
note,
quand
sainct
Paul
dit
qu'il
y
a
eu
une
convoitise
des
choses
mauvaises,
quand
les
enfans
d'Israel
n'ont
point
prins
en
patience
la
nourriture
qui
leur
estoit
donnee,
mais
ont
voulu
assubietir
Dieu
a
leur
poste.
Et
de
cela
nous
le
pouvons
applicquer
a
toute
nostre
vie:
car
il
nous
faut
revenir
a
ceste
regle
de
sainct
Paul,
que
nous
scachions
avoir
abondance
et
avoir
pourete:
c'est
a
dire
que
nous
ayons
tousiours
une
telle
attrempance
en
nous
que
si
Dieu
nous
donne
plus
qu'il
ne
nous
faut,
nous
ne
facions
des
chevaux
eschappez:
comme
on
en
verra
a
qui
il
semble
que
tout
soit
perdu,
sinon
qu'ils
engouffrent
tant
qu'il
leur
sera
possible,
quand
ils
auront
de
quoy.
Ils
ne
regarderont
point,
que
me
faut-il
pour
ma
refection?
Mais
ceci
sera
perdu
pour
moy,
si
ie
ne
boy
encores
ce
verre,
et
un
autre.
Cela
me
sera
conte
autant
que
si
i'avoye
beu
beaucoup:
et
la
dessus
ils
se
chargent
d'intemperance,
tellement
qu'ils
sont
abrutis
quant
au
corps,
et
quant
a
l'ame
ils
perdent
aussi
tout
sens
et
memoire.
Or
il
nous
faut
scavoir
abonder,
dit
sainct
Paul,
tellement
que
quand
Dieu
nous
donne
plus
qu'il
ne
nous
faut,
un
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