48:604 impatience nous cognoissons alors l'assistance de Dieu. Voyla donc comme Dieu ne nous delivre pas incontinent: mais toutesfois il ne nous laisse gueres languir: car le plus long temps que nous puissions dire, c'est nostre vie. Dieu nous promet assistance contre les assaux, et delivrance. Cependant nous avons a batailier contre les tentations de nostre chair tant que nous sommes en ce monde. Il est vray: mais si nous regardons a, la petitesse de nostre vie trouverons-nous le terme long? Nenni: car mille ans mesmes n'est qu'un iour devant Dieu, Si donc nous regardons a cela, alors il ne nous coustera gueres d'endurer toute nostre vie. Voyla pourquoy il dit que ce sera bien tost apres. Ainsi apprenons de faire nostre proufit de ce passage: non point pour cognoistre seulement qu Iesus Christ a parle a ses Apostres, mais pour cognoistre que ceste parolle s'addresse a nous. Vray est que nous ne recevons pas le S. Esprit en forme de feu: mais tant y a que cest office n'a pas este donne en vain a Iesus Christ, et que nous en avons la vertu: et qu'aussi il n'a point retire le Baptesme avec luy: mais que tout ainsi qu'il nous a laisse le signe, c'est quant et quant une approbation qu'il sera tousiours present pour nous faire valoir ce sacrement par son sainct Esprit. Mais aussi il faut que nous cognoissions que nous sommes pleins de toutes pollutions, afin d'aller a Iesus Christ qu'il nous en nettoye. Vray est que nous n'aurons pas cest advis de nous, mais il faut que Dieu, par les admonitions qu'il nous en fait, nous attire a Iesus Christ pour chercher la verite du Baptesme. Mais sur tout ne soyons pas si fols de penser que les creatures nous puissent subvenir, mais allons droit a Iesus Christ, recognoissans qu'il est nostre tout. Vray est que, quand il est dit qu'il baptize, si nous regardons qu'il est loin de nous et esleve en ceste maieste souveraine par dessus toutes creatures, il semblera que nous avons quelque occasion de desfiance: mais d'autant qu'il est nostre frere, nous avons acces a luy pour nous y addresser. Confions-nous donc qu'il tiendra sa promesse, et que tout ce qu'il a dit de sa bouche sera certain et indubitable, et au reste que le temps ne sera long. Et pourtant, quand nous aurons endure un iour, que nous soyons prests a endurer un mois, et que nous regardions a ce Royaume qui n'ha nul changement: et alors il est certain que nous n'irons pas seulement un pas, mais que nous continuerons de marcher, iusques a ce que nous serons parvenus au but qui nous est propose. Suyvant ceste saincte doctrine nous-nous prosternerons etc.