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A
UN
HOLANDOIS.
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gardant
quelque
fois
les
ceremonies
pour
supporter
leur
infirmite.
Mais
a
qui
est-ce
qu'il
escrit
cela?
C'est
aux
Corinthiens
(1.
Cor.
9,
20),
qui
estoyent
Gentils.
Il
ne
se
vante
pas
donc
envers
eux
de
s'estre
dedit
de
ce
qu'il
leur
avoit
enseigne,
ou
d'avoir
fait
semblant
de
contrarier
a
soy-mesme.
Et
de
faict,
il
se
fust
bien
condamne
de
sa
propre
bouche:
veu
qu'il
proteste
que
sa
parolle
n'a
point
este
envers
eux,
Ouy
et
Non
(2.
Cor.
1,
18),
et
mesme
que
ce
qu'il
pense
ce
[page
30]
n'est
pas
pour
user
de
legerete:
mais
que
son
Ouy
est
ouy,
et
son
Non
est
non.
Par
quoy
que
ce
badin
aille
iouer
sa
farce
ailleurs:
composant
ici
un
rolle
a
sainct
Paul
pour
luy
faire
iouer
un
personnage,
lequel
ne
luy
pourroit
convenir.
Il
s'efforce
bien
de
reprouver
la
solution
que
i'ay
n'agueres
donnee:
a
savoir,
qu'il
y
a
grande
difference
entre
les
ceremonies
que
Dieu
a
instituees,
et
celles
qui
ont
este
forgees
des
hommes.
Il
dit
qu'un
petit
enfant
pourroit
bien
respondre
a
cela:
qu'il
n'y
a
nulle
distance
entre
ce
que
les
hommes
ont
invente,
et
ce
que
Dieu
a
reprouve
avec
dedain.
Ie
le
confesse,
si
quelqu'un
usoit
de
ce
que
Dieu
auroit
simplement
defendu.
Or
il
n'estoit
pas
ainsi
des
ceremonies
de
la
Loy
entre
les
rudes
et
debiles,
ausquels
l'usage
en
estoit
encore
permis,
iusques
a
ce
qu'ils
fussent
plus
avancez
en
l'Evangile
pour
cognoistre
la
liberte
qui
nous
a
este
aquise
par
Iesus
Christ.
C'estoit
donc
une
chose
moyenne
2),
c'est
a
dire,
ne
bonne,
ne
mauvaise,
d'observer
quelque
fois
une
ceremonie
pour
entretenir
concorde
et
union
entre
les
Iuifs
et
les
Payens,
iusqu'a
ce
que
l'abolition
fust
bien
cognue.
Cependant
il
est
bien
certain
que
sainct
Paul
n'eust
iamais
assiste
aux
sacrifices
qui
estoyent
directement
contraires
a
l'Evangile.
Mais
cest
habile
homme
insiste
plus
avant;
et
cuyde
bien
monstrer
sa
subtilite,
en
disant
que
d'observer
les
iours,
combien
qu'ils
eussent
este
ordonnez
de
Dieu,
c'estoit
un
plus
grand
crime
que
de
garder
toutes
traditions
humaines.
Il
le
prouve
par
S.
Paul,
lequel
dit
a
ce
propos
aux
Galatiens:
Qu'il
[page
31]
craind
d'avoir
travaille
en
eux
en
vain
(Gal.
4,
ll).
Item,
que
s'ils
se
veulent
iustifier
par
la
Loy,
ils
sont
decheus
de
la
grace
(Gal.
5,
4).
Il
faut
bien
qu'il
soit
transporte
d'une
terrible
phrenesie,
de
batailler
ainsi
contre
soy-mesme.
Les
mots
qu'il
allegue
portent
expressement,
qu'il
n'est
point
question
d'user
de
quelque
facon
exterieure,
mais
d'estre
abuse
d'une
fausse
superstition
et
maudite:
c'est
de
pouvoir
aquerir
grace
et
salut
en
gardant
quelque
iour
de
feste.
Il
est
donc
bien
loin
de
son
propos.
Et
de
faict,
si
observer
un
iour
pour
gratifier
et
complaire
a
ses
prochains
estoit
dechoir
de
la
grace
de
Dieu,
sainct
Paul
luy-
1)
1611:
indifferente.
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