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que
luymesme
fait
semblant
de
les
approuver?
C'eust
bien
este
destruire
ce
qu'il
avoit
edifie,
[page
28]
Mais
encore
quelle
raison
y
eust-il
eu?
Car
encore
sainct
Paul
avoit
declare
en
Ierusalem
que
par
toutes
les
regions
ou
il
avoit
presche
il
ne
chargeoit
point
les
Payens
du
ioug
des
ceremonies
Legales
(Act.
15).
Et
ceste
doctrine
avoit
este
receue,
et
lettres
envoyees
par
tout
pour
approuver,
une
telle
liberte.
Sainct
Paul
donc
se
fust
retracte
et
dementi
faisant
a
croire
par
fallace
qu'il
preschoit
tout
autrement
qu'il
ne
faisoit
pas.
Mais
ce
babouinfait
encore
ses
triomphes
disant
que
S.
Paul
n'a
point
este
serf
de
la
lettre,
mais
a
ensuyvi
Iesus
Christ,
qui
est
maistre
du
Sabbath.
Prenons
le
cas
qu'ainsi
soit,
mais
il
y
a
bien
a
dire
entre
se
donner
liberte
en
une
chose
indifferente,
ou
une
chose
de
soy
mauvaise.
De
chanter
un
Salve
regina,
qui
est
tout
farci
de
blasphemes,
et
ou
Iesus
Christ
est
vilainement
despouille
de
toute
sa
dignite,
pour
en
revestir
la
vierge
Marie:
ce
galand
veut
qu'il
soit
licite,
sous
ombre
que
sainct
Paul
a
use
d'une
ceremonie,
laquelle
de
soy
n'emportoit
ne
bien
ne
mal
entre
les
Iuifs.
Nous
avons
donc
a
noter
qu'en
choses
qui
d'elles-mesmes
ne
sont
point
vicieuses,
nous
Bvons
liberte
d'en
user,
ou
nous
en
abstenir.
Mais
ou
le
mal
est
tout
notoire,
il
faut
bien
tenir
une
autre
reigle.
Parquoy
c'est
en
vain
que
ce
brouillon
dresse
les
cornes,
disant
que
les
Gentils
avoyent
plus
d'occasion
d'estre
scandalisez
en
sainct
Paul
leur
Apostre,
que
nous
n'avons
pas
en
voyant
quelqu'un
s'agenouiller
devant
une
idole.
Il
y
auroit
quelque
couleur,
si
on
luy
ottroyoitsa
demande:
c'est
que
sainct
Paul
a
voulu
faire
a
croire
qu'il
enseignoit
tout
le
contraire
[page
29]
de
sa
doctrine
propre.
Mais
il
est
bien
certain
que
sainct
Paul
eust
mieux
aime
d'estre
abysme
cent
fois,
que
d'avoir
ainsi
mis
en
opprobre
la
purete
de
l'Evangile,
ou
l'avoir
corrompue
par
telle
simulation
ou
menterie.
Quelle
estoit
donc
son
intention?
de
monstrer
qu'il
ne
s'estoit
pas
retranche
des
Iuifs
comme
d'une
nation
maudite,
et
qu'il
n'avoit
point
la
Loy
en
horreur.
Et
de
faict,
les
gentils
qui
estoyent
en
sa
compagnie,
ne
furent
point
scandalizez
d'un
tel
faict:
sachans
qu'il
ne
tendoit
point
pour
renverser
ce
qu'il
avoit
presche,
mais
a
se
purger
de
la
fausse
opinion
qu'on
avoit
conceue
contre
luy,
qu'il
estoit
adversaire
de
la
Loy.
Ce
qui
est
bien
conferme
par
le
dire
des
Apostres,
quand
ils
exhortent
sainct
Paul
a
faire
son
offrande,
afin
que
tous
sachent
que
le
bruit
qu'on
avoit
seme
de
luy,
n'estoit
pas
vray
(Act.
21,
24).
Il
ne
pensoit
pas
donc
a
mentir
pour
appaiser
les
Iuifs,
mais
plustost
a
redarguer
la
vanite
de
ceux
qui
l'avoyent
faussement
calomnie.
Dont
il
s'ensuit
que
ce
qu'il
fist
pour
lors
estoit
conforme
et
bien
accordant
a
toute
sa
doctrine.
Vray
est
qu'il
s'est
fait
serviteur
des
Iuifs
pour
les
gagner,
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