49:600 ment des promesses de Dieu : il y en viendra d'autres qui seront ennemis, de malice ou de haine et rancune: les autres croupiront en leurs iniquitez, soit de paillardise, d'yvrongnerie ou de blasphemes. Et bien, ceux la ne sont point capables de participer a nostre Seigneur Iesus Christ. Il est certain. Ii est vray qu'ils recoivent bien le signe : mais que Iesus Christ habite en eux, il est impossible. Car quelle convenance ha-il avec nos pollutions, sinon d'autant qu'il les nettoye et les efface et abolit? Mais quand nous y voudrons demeurer, il est certain que nous serons retranchez de luy et de son corps comme membres pourris. Ainsi donc celuy qui participe a la Cene, quelque fois n'aura rien de commun avec Iesus Christ: la Cene pour cela estelle amoindrie? a-elle change d'usage? n'est-ce pas un Sacrement spirituel en somme? Si est. Cognoissons donc que Dieu demeure tousiours certain en ses promesses, et ne varie point : qu'il ne change point pour la malice des hommes. Ainsi quand on viendra recevoir la Cene d'une conscience mauvaise, pour cela le Sacrement ne change pas: mesmes encores que le ministre fust meschant. Prenons le cas qu'il y eust un ministre qui fust malin, un diable, un contempteur de Dieu, non seulement de vie dissolue, mais sans foy, sans religion : celuy-la ne peut amoindrir l'usage du Sacrement ni sa vertu. Et pourquoy? ce n'est pas une chose qui depende du coste des hommes. Il y a bien eu ceste bestise en la Papaute, et est encores, de dire qu'en la Messe la consecration se fait selon l'intention du Prestre. Or il est vray qu'ils peuvent gazouiller de leurs charmes et enchantemens infernaux tout ce qu'ils voudront: car cela n'approche pas des Sacremens. Mais encore on voit comme ils ont este hebetez du tout, en disant que si un prestre ha intention de consacrer, il faut que Iesus Christ soit subiet a son appetit: mais s'il ne le veut faire, ce ne sera rien: et tout le peuple sera la mocque. Quelle bestise? Et toutesfois ce n'est pas une fantasie du commun populaire: mais c'est une resolution qui est determinee, en sorte qu'on seroit brusle pour y avoir contrarie. Or maintenant regardons si les hommes mortels pourront defrogner a la volonte du Fils de Dieu, qui est immuable. Voyla nostre Seigneur Iesus Christ qui nous appelle et convie a sa Cene: ii veut que ceste promesse soit publiee par tout, Voyla mon corps: si cela gist en l'intention d'un homme que le corps de Iesus Christ nous soit donne, et que sera-ce? Car comme nous disons, le Sacrement ne depend point de la vertu des hommes, mais il demeure tousiours en sa nature, comme Dieu est fidele, et ne varie point. Quand donc nous prendrons le pain de la Cene qui est sanctifie pour nous, voyla un gage du corps de nostre Seigneur