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guette
nos
pas,
cognoissons
qu'il
ne
le
fait
point
sans
cause.
Or
venons
maintenat
a
l'argument
dont
use
Eliu
pour
reprendre
Iob:
Tu
ne
seras
point
absous
en
cela,
dit-il.
Pourquoy?
Car
Dieu
est
plus
grand
que
toy.
Il
semble
que
ceste
raison
ici
soit
bien
froide
pour
convaincre
Iob,
et
pour
decider
la
cause
presente.
En
premier
lieu
qui
est-ce
qui
ne
sait
que
Dieu
est
plus
grand
que
les
hommes?
Et
qui
est
celuy
si
enrage
qui
ne
confesse
sa
grandeur,
et
qui
ne
la
cognoisse
en
luy?
Nous
verrons
des
gens
phantastiques
qui
despiteront
Dieu:
mais
tant
y
a
qu'ils
ne
laissent
point
toutes
fois
d'estre
convaincus
que
Dieu
est
plus
grand.
Eliu
donc
ne
dit
rien
de
nouveau:
et
encores
que
ce
propos
ne
fust
point
si
vulgaire:
toutes
fois
qu'est
cela?
Dieu
est
plus
grand
que
nous,
il
s'ensuit
donc
que
nous
ne
gaignerons
rien
a
maintenir
nostre
cause.
Il
semble
plustost
qu'Eliu
reviene
a
ce
que
Iob
avoit
dit,
c'est
assavoir,
O
Dieu
exerce
une
telle
rigueur
contre
moy,
mais
c'est
pource
qu'il
le
peut
faire:
il
est
grand,
et
ie
ne
puis
venir
a
bout
de
luy:
il
est
mon
Createur,
et
ie
ne
suis
qu'un
povre
pot
de
terre,
il
n'y
a
qu'infirmite
en
moy.
Il
semble
donc
plustost
qu'ici
Iob
vueille
attribuer
une
puissance
absolue
a
Dieu
pour
diro,
O
Dieu
usera
de
son
droit
contre
les
hommes
sans
avoir
ne
raison
ni
equite.
Or
notons
qu'il
nous
faut
prendre
ceste
sentence
autrement
que
les
mots
ne
chantent:
car
quand
il
est
parle
de
la
grandeur
de
Dieu,
c'est
en
conioignant
tout
ce
qui
est
en
lui.
Et
defait,
il
ne
nous
faut
point
separer
les
vertus
qui
sont
en
Dieu,
pource
qu'elles
sont
son
essence
propre.
Les
hommes
auront
bien
quelques
vertus
en
eux,
lesquelles
leur
pourront
estre
ostees:
mais
ce
n'est
pas
ainsi
de
Dieu.
Quand
nous
parlons
de
sa
puissance,
ou
iustice,
ou
sagesse,
ou
bonte,
nous
parlons
de
lui-mesme:
ce
sont
choses
inseparables,
et
qui
ne
se
peuvent
point
discerner
de
son
essence,
c'est
a
dire
pour
en
estre
ostees.
Car
elles
sont
tellement
coniointes,
que
l'une
ne
peut
estre
sans
l'autre.
Dieu-est-il
puissant?
Aussi
il
est
bon.
Sa
puissance
ne
desrogue
point
a
sa
bonte,
ni
a
sa
iustice.
Quand
donc
Eliu
dit
ici,
que
Dieu
est
plus
grand
que
l'homme,
il
n'entend
pas
qu'il
soit
grand
seulement
pour
pouvoir:
mais
il
entend
qu'avec
ceste
grandeur
et
vertu
il
a
aussi
une
iustice
infinie,
une
sagesse
infinie,
que
tout
est
infini
en
lui.
Et
qui
sommes-nous
en
comparaison?
Voila
donc
le
sens
naturel
de
ce
passage.
Maintenant
nous
voyons
que
l'argument
est
bon
pour
imposer
silence
a
tous
hommes,
et
les
faire
renger
en
humilite,
afin
qu'ils
ne
contestent
plus
contre
Dieu.
Et
pourquoy?
Oar
qui
est
cause
que
nous
murmurons
en
nos
afflictions?
que
nous
ne
pouvons
souffrir
que
Dieu
nous
traitte
a
sa
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