28:60
enseigner
comme
nous
avons
a
vivre,
que
nous
profitions
en
son
eschole,
et
que
nous
venions
de
nostre
bon
gre,
et
que
mesmes
nous
facions
ce
qui
est
dit
au
Pseaume:
c'est
que
pour
estre
bons
gendarmes
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
nous
venions
de
nostre
bon
gre,
sans
force,
sans
menace,
que
nous
venions
d'une
affection
franche
et
liberalle
dire:
Seigneur,
me
voici,
ie
m'offre
a
toy.
Quand
donc
nous
souffrirons
d'estre
ainsi
gouvernez
de
Dieu,
et
que
selon
qu'il
remuera
la
bride,
nous
irons,
et
plierons
sous
luy,
que
nous
ne
serons
point
revesches
en
facon
que
ce
soit,
et
que
nous
ne
regimberons
point
a
l'encontre
de
luy
comme
bestes
sauvages.
Voila
(di-ie)
ce
que
nous
avons
a
retenir.
Mais
cependant
que
nous
serons
menez
d'une
crainte
servile,
il
est
certain
que
Dieu
n'acceptera
rien
de
tout
ce
que
nous
ferons:
ie
ne
di
pas
seulement
quand
pour
crainte
des
hommes
et
des
iuges
terriens
nous
ferons
ce
qui
nous
est
commande,
et
nous
abstiendrons
du
mal
qui
nous
est
defendu
:
mais
que
nous
n'observerons
point
la
Loy
de
Dieu
sinon
pource
que
nous
craignons
d'estre
damnez:
encores
un
tel
service
est
reprouve
de
luy,
et
n'en
tiendra
conte.
La
raison?
C'est
qu'U
veut
estre
honore
de
nous,
comme
un
pere
sera
honore
de
ses
enfans.
Car
ie
vous
prie,
si
un
enfant
grince
les
dents
contre
son
pere,
et
qu'il
se
fasche
de
luy
obeir:
mais
pource
qu'il
ne
peut
eschapper
ses
mains,
qu'il
face
ce
qui
luy
est
commande
:
cependant
s'il
luy
estoit
possible,
qu'il
s'en
fuist
de
la
maison,
ou
qu'il
n'obeist
point
a
son
pere:
y
aura-il
occasion
de
se
contenter
en
cela?
Il
est
certain
que
non.
Or
Dieu
veutil
avoir
moins
pour
luy,
que
les
hommes
mortels,
qui
ne
sont
que
pourriture,
en
demandent?
Or
est-il
ainsi
que
ceux
qui
servent
a
Dieu
par
contrainte,
s'il
leur
estoit
possible,
ils
le
voudroyent
avoir
arrache
du
ciel.
Et
ainsi
advisons,
pour
rendre
a
Dieu
un
service
agreable,
que
nous
luy
facions
sacrifice
de
nos
personnes,
et
en
nos
pensees,
et
en
nos
volontez
et
affections,
et
en
tout
ce
qu'il
y
a:
que
cela
luy
soit
dedie
d'une
affection
pure,
et
d'une
droite
liberalite
(comme
nous
avons
dit).
Il
est
vray
que
nous
devons
bien
craindre
les
punitions,
pource
que
nous
sommes
semblables
a
un
asne
qu'il
faut
tousiours
picquer,
et
avoir
le
baston
dessus.
Et
bien
humilions-nous,
voyans
les
menaces
qui
nous
sont
faites
en
l'Escriture
saincte.
Mais
cependant
passons
plus
outre,
c'est
assavoir
que
nous
cognoissions
Dieu
estre
nostre
pere,
et
le
cognoissans
tel,
que
nous
venions
a
luy
comme
vrais
enfans,
ainsi
qu'il
le
demande
par
son
Prophete:
Si
ie
suis
pere,
ou
est
l'honneur?
Il
ne
dit
pas
seulement:
Si
ie
suis
maistre,
ou
est
la
crainte
que
vous
me
devez?
Mais
il
met
tous
les
deux:
Si
ie
suis
maistre,
ou
est
la
crainte
?
Et
si
ie
suis
pere,
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