21:60
miserablement
a
Rome
dedans
un
hospital,
pour
servir
d'exemple
a
ceux
qui
se
revoltent
de
Iesus
Christ
pour
suivre
un
maistre
qui
recompense
si
mal
ses
serviteurs
et
en
ce
monde
et
en
l'autre.
En
ce
temps-la,
assavoir
l'an
1537,
Calvin
fit
imprimer
deux
Epistres,
lesquelles
il
avoit
escrites
d'Italie,
au
voyage
que
nous
avons
dit
qu'il
y
fit,
a
certains
de
ses
amis
en
France.
L'une
est,
de
fuir
les
idolatries
et
de
garder
la
purete
[6
4]
de
la
Religion
Chrestienne;
l'autre,
du
devoir
de
l'homme
Chrestien
a
tenir
ou
quiter
des
benefices
en
l'Eglise
Papale.
Cependantl)
survindrent
en
la
ville
des
seditions
les
unes
sur
les
autres,
qui
l'affligerent
et
pourmenerent
d'une
facon
qui
n'estoit
point
lasche.2)
Mesmes
on
se
vint
opposer
a
la
pratique
de
l'Evangile,
combien
qu'elle
eust
este
iuree
par
tous
ceux
de
la
ville.
Mais
lors
Calvin,
comme
il
avoit
un
esprit
vrayement
heroique,
s'opposa
fort
et
ferme
aux
seditieux,
avec
ledit
Farel
et
un
autre
bon
personnage
nomme
Couraut,
aussi
Ministre
de
cette
Eglise,
aveugle
des
yeux
corporels,
mais
clairvoyant
des
yeux
de
l'esprit;
lequel
aussi
ledit
Calvin
avoit
attire
de
Basle,
la
ou
il
s'estoit
retire
a
cause
des
ardentes
persecutions
de
la
France,
comme
dit
a
este.
L'issue
fut
telle,
que
le
Seigneur
voulant
tout
d'un
coup
retirer
ses
serviteurs
de
la
presse,
purger
ceste
ville
de
certains
mutins
qui
abusoyent
du
nom
de
l'Evangile,
planter
son
Nom
ailleurs,
et
finalement
faconner
son
serviteur
par
une
experience
des
choses
qui
depuis
luy
ont
grandement
servi:
il
fut
ordonne,
la
plus
grande
part
du
Conseil
surmontant
la
meilleure,
que
les
dessusdits
sortiroyent
de
la
ville
dans
trois
iours,
pour
n'avoir
voulu
administrer
la
Cene
en
une
cite
ainsi
troublee
et
meslee.
Cela
estant
annonce
audit
Calvin,
sa
response
fut,
que
s'il
eust
servi
aux
hommes
il
seroit
mal
recompense;
mais
qu'il
avoit
servi
a
celui,
qui
au
lieu
de
mal
recompenser
ses
serviteurs,
payoit
ce
qu'il
ne
devoit
point.
Et
c'estoit
a
bon
droit
qu'il
parloit
ainsi;
car
il
avoit
ensuivi
l'exemple
de
S.
Paul,
en
servant
a
l'Eglise
a
ses
propres
cousts
et
despens.
Il3)
se
retira
donc
au
grand
regret
de
tous
les
bons,
et
vint
premierement
a
Basle:
puis
il
fut
appelle
a
Strasbourg,
la
ou
estant
recueilli
comme
un
thresor
par
ces
excellens
hommes
M.
Martin
Bucer,
Capito,
Hedio,
et
autres
qui
pour
lors
reluisoyent
comme
perles
precieuses
en
l'Eglise
de
Dieu,
il
y
dressa,
par
le
conge
des
Magnifiques
Seigneurs
et
Gouverneurs
de
Strasbourg,
une
Eglise
Francoise,
y
establissant
mesmes
la
discipline
Ecclesiastique:
ce
que
iamais
toutesfois
les
Allemans
1)
Pour
ce
qui
suit
cotnp.
la
premiere
redaction
p.
22,
2)
d'une
facon
qui
n'estoit
point
lasche
om.
F.
3)
Premiere
redaction
p.
23
suiv.
|