35:6
cependant
si
nous
faut-il
revenir
a
ce
qui
est
traitte
au
second
chapitre
des
Romains
(v.
14.
15)
que
Dieu
a
enregistre
en
nos
consciences
une
certitude
telle,
que
nous
ne
pouvons
point
effacer
la
cognoissance
que
nous
avons
du
bien
et
du
mal.
Chacun
n'aura
pas
ce
que
nous
oyons
aux
trois
amis
de
Iob:
mais
tant
y
a
que
nous
ne
trouverons
iamais
homme
si
rude
ne
si
barbare,
qui
n'ait
encores
quelque
remors
en
soi,
qui
ne
sache
qu'il
y
a
quelque
Dieu,
et
qui
n'ait
quelque
discretion
pour
condamner
le
mal,
et
approuver
le
bien.
Ce
sont
donc
des
traces
que
Dieu
a
laisse
au
coeur
des
plus
ignorans,
a
fin
que
les
hommes
ne
se
puissent
couvrir
d'aucune
excuse,
mais
qu'ils
soyent
condamnez
par
le
procez
qu'ils
auront
la
dedans
cache.
Et
cependant
notons
que
c'est
folie
que
les
hommes
ayent
combatu
contre
Dieu
pour
soustenir
la
doctrine
laquelle
avoit
regne
entre
eux.
Car
comment
est-il
possible,
veu
que
la
cognoissance
de
Dieu
reluisoit
si
claire
au
monde
(comme
nous
avons
veu
par
cy
devant)
que
tous
en
pouvoyent
estre
esclairez,
qu'ils
se
soyent
adonnez
a
une
brutalite
si
lourde
d'adorer
les
bois
et
les
pierres,
d'adorer
le
soleil
et
la
lune,
qu'ils
en
ayent
fait
des
marmosets,
et
n'ayent
plus
cognu
que
c'estoit
du
Dieu
vivant?
Comment
cela
a-il
peu
advenir?
Car
c'est
autant
comme
si
un
homme
en
plein
midi
s'alloit
heurter
a
son
escient,
et
qu'un
yvrongne
se
fourvoyast,
combien
que
devant
ses
yeux
il
vist
le
droit
chemin.
Nous
voyons
donc
que
les
hommes
ne
se
sont
point
desbauchez
par
simplicite,
mais
qu'ils
ont
despite
Dieu
par
certaine
malice:
pourtant
notons-le
bien,
a
fin
que
nous
ne
recourions
plus
a
ces
subterfuges
accoustumez,
pour
dire,
O
voila,
si
les
hommes
sont
tellement
esblouis
qu'ils
ne
cognoissent
point
que
c'est
de
Dieu,
cela
ne
leur
doit-ii
point
servir
d'excuse?
Au
contraire
quand
aucuns
allegueront
cecy,
prenons
pour
response
ce
qui
est
dit
en
sainct
Iean
(1,
5),
Que
la
clarte
a
tousiours
luit
en
tenebres,
et
nous
le
voyons
par
l'exemple
present:
car
il
eust
este
impossible
que
les
hommes
se
fussent
ainsi
esgarez
en
des
superstitions
si
lourdes
et
enormes,
s'ils
ne
s'y
fussent
iettez
de
leur
bon
gre.
Il
y
a
eu
donc
de
la
malice
et
de
la
rebellion
avec
l'ignorance,
quand
les
hommes
ont
delaisse
le
droit
chemin
de
salut,
et
se
sont
adonnez
a
leurs
idoles.
Voila
ce
que
nous
avons
a
retenir.
Et
c'est
a
fin
que
nous
soyons
tant
plus
attentifs
a.
cheminer,
cependant
que
la
clarte
nous
dure.
I'ay
desia
dit,
que
si
Dieu
nous
fait
la
grace
de
nous
monstrer
le
chemin,
il
nous
faut
haster,
et
n'est
point
question
de
dormir,
et
tant
moins
de
fermer
les
yeux
a
nostre
escient.
Auiourd'huy
nous
voyons
comme
une
obscurite
grande
qui
domine
sur
la
plus
part
du
monde:
les
povres
Pa-
1*
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