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soyent
advertis
de
ne
se
point
abuser
a
ce
qu'il
me
charge,
que
ie
ramene
les
enfans
de
Dieu
a
la
servitude
de
la
Loy:
veu
que
tous
mes
livres
crient
assez
au
contraire,
et
la
chose
de
soy
parle
assez:
veu
qu'il
n'est
question
que
du
service
de
[page
21]
Dieu
pur
et
simple,
quand
nous
monstrons
que
nous
ne
voulons
adorer
autre
que
luy.
Combien
qu'encore
en
falsifiant
tout
par
ses
calomnies,
il
ne
se
peut
tenir
d'abuser
de
l'Escriture.
Dieu
dit
par
Ezechiel
:
D'autant
que
le
peuple
avoit
mesprise
les
bonnes
loix,
il
luy
en
a
donne
de
mauvaises
(Ezech.
20,
24).
Ce
vilain
attribue
cela
a
la
Loy
ceremoniale.
Or
Dieu
parle
de
la
tyrannie
des
Chaldeens,
a
laquelle
il
avoit
assuieti
les
Iuifs
pour
leur
ingratitude.
Qu'on
croye
maintenant
a
ce
venerable
Theologien.
En
poursuyvant
son
propos,
il
dit,
que
si
on
regarde
bien
le
tout,
on
verra
que
ceux
qui
sont
trop
adonnez
aux
ceremonies,
non
seulement
ne
s'avancent
point,
mais
plustost
se
mettent
obstacle
pour
ne
parvenir
a
la
verite.
Ie
luy
confesse
bien
que
le
trop
ne
sert
que
d'empeschement.
Mais
voyons
comment
il
applique
ceste
sentence
a
propos.
Le
corps
de
Iesus
Christ,
dit-il,
qui
est
le
plus
grand
sacrement
qu'on
puisse
avoir,
a
empesche
les
Apostres,
quand
ils
s'y
sont
arrestez,
de
recevoir
l'Esprit
qui
leur
estoit
promis.
Mais
ie
luy
demande
qui
luy
a
apprins
d'appeler
Sacrement
la
veue
du
corps
de
Iesus
Christ,
cependant
qu'il
a
converse
au
monde?
Cela
est
tire
du
plus
profond
bourbier
d'ignorance
qu'on
puisse
penser.
Il
recueille
neantmoins
de
la
qu'on
ne
sauroit
trouver
ceremonies
qui
nous
donnent
acces
au
regne
spirituel
de
Iesus
Christ.
Ie
respon
en
premier
lieu
qu'il
n'est
pas
question
d'en
forger,
mais
seulement
d'observer
celles
qui
sont
comprinses
en
l'Escriture
saincte,
[page
22]
Secondement
ie
di
que
c'est
un
blaspheme
diabolique
de
dire
que
le
Baptesme
et
la
Cene
ne
nous
soyent
aides
pour
nous
attirer
a
Dieu.
Et
toutefois
ce
vilain
les
despouille
de
toute
vertu
et
utilite.
Pour
faire
le
comble
de
sa
mesure,
il
dit
que
c'est
tout
un
de
s'abstenir
de
manger
chair
de
pourceau,
ou
de
fuir
le
service
des
idoles.
Que
sera-ce
donc
de
tous
les
saincts
Martyrs
qui
pouvoyent
racheter
leur
vie
en
mettant
trois
grains
d'encens
au
feu,
et
toutefois
ont
mieux
aime
mourir
sur
ceste
querelle?
Cependant
ils
n'eussent
pas
fait
scrupule
de
manger
de
la
chair
de
pourceau.
Et
sainct
Iean
(Ep.
5,
21),
en
commandant
de
fuir
les
idoles,
n'assuiettit
point
les
fideles
a
la
servitude
de
la
Loy
de
Moyse.
Finalement
tout
homme
de
moyen
esprit
pourra
iuger
quel
credit
merite
ce
babillard
du
tout
profane,
quand
il
oppose
a
l'authorite
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
et
de
tous
les
Apostres,
de
tous
les
Martyrs
et
Docteurs
anciens,
les
songes
d'un
san-
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