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RESPONSE
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mandement,
ou
il
est
dit,
Que
nous
devons
croire
de
coeur
a
iustice,
et
faire
confession
de
bouche
a
salut
(Rom.
10,
10).
Ainsi
quand
un
million
de
saincts
Martyrs
ont
mieux
aime
s'exposer
a
la
mort,
que
de
plier
les
genoux
devant
les
idoles,
si
nous
n'ensuyvons
l'exemple
qu'ils
nous
ont
donne,
il
n'y
a
nulle
excuse.
Il
y
a
grande
difference
de
vendre
tout
ce
qu'on
a
vaillant.
Car
nous
voyons
ce
que
toute
l'Escriture
enseigne
:
assavoir,
ce
que
Salomon
comprend
en
deux
mots
(Prov.
5,
15),
Que
chacun
boyve
de
l'eau
de
sa
fontaine,
et
iouisse
du
sien
sans
faire
tort
a
autruy:
et
puis
qu'il
subvienne
a
la
disette
de
ses
prochains.
Sainct
Paul
parle
encore
plus
clairement
(2.
Cor.
9,
5
s.),
qu'il
ne
faut
point
mettre
de
necessite
ou
contrainte,
mais
que
chacun
doit
estre
liberal
de
son
bon
gre,
et
tellement
subvenir
a
l'indigence
d'autruy,
que
celuy
qui
a
de
quoy
iouisse
licitement
du
sien
sans
s'espuiser.
Ce
rustre
se
moque
de
ce
qu'en
exhortant
les
fideles
a
souffrir
la
mort
plustost
que
d'idolatrer,
nous
privons
Dieu
de
leurs
ames.
En
quoy
on
void
premierement
qu'il
se
moque
de
tous
les
saincts
Martyrs
qui
iamais
ont
endure
pour
le
tesmoignage
de
l'Evangile
:
comme
s'ils
eussent
hazarde
leur
vie
follement-
et
sans
raison.
Et
pour
le
second,
qu'il
tient
bien
pour
fable
ce
que
l'Escriture
prononce,
que
nous
avons
a
glorifier
Dieu
tant
en
la
mort
qu'en
la
vie.
Il
allegue
que
Dieu
n'a
point
institue
les
ceremonies
pour
soy,
comme
s'il
en
avoit
besoin,
et
qu'il
en
receust
quelque
profit,
mais
a
cause
des
[page
20]
hommes.
Ce
que
ie
luy
confesse.
Mais
quand
il
dit,
qu'en
ce
faisant
il
a
voulu
gratifier
a
l'appetit
de
ceux
qui
demandoyent
des
dieux
qui
marchassent
devant
eux,
il
blaspheme
par
trop
vilainement:
veu
que
Dieu
sur
tout
a
tendu
a
corriger
ce
vice.
Et
quant
a
ce
qu'il
dit,
que
Dieu
auroit
plus
a
gre
que
les
hommes
le
servissent,
s'il
estoit
possible,
sans
aucune
ceremonie:
pour
prouver
son
dire,
il
faudroit
qu'il
monstrast
que
Dieu
n'a
point
cree
nos
corps
pour
y
estre
glorifie.
La
similitude
qu'il
amene
est
du
tout
absurde:
C'est
qu'un
pere
fait
semblant
de
prendre
plaisir
a
la
hochette
de
son
enfant,
a
fin
de
le
faire
la
appliquer,
de
peur
qu'il
ne
manie
du
feu
ou
un
cousteau
pour
se
mal
faire.
S'il
parloit
des
figures
Iudaiques,
possible
qu'en
partie
son
dire
seroit
supportable.
Mais
quand
il
est
question
du
service
de
Dieu,
lequel
il
a
commande
estroitement,
ce
n'est
pas
un
ieu
de
petis
enfans.
Nostre
Seigneur
Iesus
Christ
en
s'agenouillant
devant
Dieu
son
Pere
pour
prier,
n'estoit
pas
un
enfant
maniant
sa
hochette:
mais
ofiroit
le
principal,
par
lequel
nous
devons
testifier
la
reverence
que
nous
portons
a
Dieu.
En
cela
donc
on
voit
derechef
que
ce
chien
mastin
pensant
attacher
sa
morsure
sur
moy,
abbaye
contre
le
Fils
de
Dieu.
Cependant
que
les
simples
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