25:595
595
NOTICE
LITTERAIRE.
596
mons
eux-memes.
A
la
verite,
c'est
le
meme
au
fond
dans
les
deux
editions;
nous
les
avons
collationnees
exactement
dans
le
but
de
nous
en
assurer.
Il
ne
manque
pas
une
phrase
ni
d'un
cote
ni
de
l'autre.
Tout
de
meme
ce
sont
deux
redactions,
qui
different
surtout
dans
l'emploi
des
conjonctions
et
d'autres
elements
de
ce
genre
qui
constituent
le
style.
Cela
fait
voir
qu'elles
sont
faites,
sur
un
meme
original
stenographie,
mais
par
deux
transcriptions
independantes.
Nous
oserions
meme
affirmer
que
le
texte
de
la
grande
edition
est
plus
soigne
a
cet
egard,
surtout
aussi
en
ce
qui
concerne
la
ponctuation.
Un
exemplaire
de
cette
meme
edition
des
sermons
sur
les
dix
commandements
se
trouve
a.
Montauban,
nous
en
devons
la
description
a
M.
le
professeur
Nicolas.
Nous
terminerons
cette
notice
en
reproduisant
la
preface
de
l'edition
de
1562.
L'imprimeur
a
VEglise
de
Iesus
Christ,
8.
Entre
les
dons
excellens
desquels
Dieu
a
enrichi
son
Eglise
de
tout
temps,
un
des
plus
utiles
et
necessaires
est
celuy
de
Prophetie,
qui
est
de
scavoir
bien
et
purement
exposer
au
peuple
de
Dieu
la
saincte
Escriture
selon
son
vray
et
naturel
sens,
de
la
scavoir
accommoder
proprement
au
temps
ou
on
est,
et
selon
les
personnes
esquelles
on
a
affaire.
Mais
c'est
merveilles
comme
on
fait
auiourd'huy
si
peu
de
cas
et
du
don
et
de
ceux
que
Dieu
en
a
douez.
La
plus
part
aiment
mieux
avoir
pour
docteurs
un
tas
de
plaisanteurs
qui
ont
les
bouches
dorees,
les
mots
tant
bien
agencez
qu'un
poinct
ne
passe
l'autre^
leur
sainctete
tant
bien
emmitonnee,
leur
grace
si
advenante
que
rien
plus:
cependant
que
preschent-ils?
Des
fariboles,
des
Ergots
et
Quodlibets
sophistiques,
les
songes
d'un
tas
de
resveurs
de
moines,
les
contes
des
vieilles,
et
fables
des
autheurs
profanes:
ou
qui
pis
est,
ils
escument
a
l'encontre
de
ceux
qui
suyvent
fidelement
Iesus
Christ,
et
sa
parolle,
ils
despitent
V
Evangile
renouvelle
ces
derniers
temps
au
monde,
Us
desgorgent
des
blasphemes
dont
les
diables
pourroyent
avoir
horreur,
ils
incitent
les
Princes
a
tyrannie,
aiguisent
les
glaives,
allument
les
feux
:
brief,
au
lieu
d'estre
annonciateurs
et
expositeurs
de
la
saincte
parole
de
Dieu,
ce
sont
furies
qui
troublent
par
leurs
hurlemens
et
ciel
et
terre.
Voyla
les
prophetes
et
docteurs
dont
la
terre
est
auiourd'huy
remplie.
Et
aussi,
ie
vous
prie,
quels
disciples
sont-ils?
Des
lions,
des
chiens
et
des
pourceaux:
c'est
a
dire,
des
Tyrans,
des
Epicuriens
et
contempteurs
de
Dieu,
qui
de
leur
ventre
et
plaisir
charnel
font
leur
Dieu,
et
qui
sont
a
brief
dire,
en
tout
et
par
tout
semblables
a
ceux
desquels
parle
s.
Paul
vers
la
fin
du
premier
chapitre
aux
Romains.
Par
ainsi,
mes
freres,
nous
qui
avons
este
miraculeusement
retirez
des
pattes
de
ces
monstres,
et
de
la
hideuse
et
infecte
mammelle
de
ceste
louve
Romaine,
pour
estre
amenez
en
la
bergerie
de
ce
grand
Prince
des
Pasteurs
Iesus
Christ,
afin
d'estre
repeus
de
sa
vraye
et
vive
Parole,
oyons,
oyons
les
fideles
bergers
qu'il
nous
donne,
goustons
et
savourons
ces
paroles
de
vie
qu'ils
nous
annoncent,
soyons
attentifs
a
la
Prophetie
et
vraye
interpretation
des
Escritures,
escoutons
les
remonstrances,
tremblons
aux
iugemens,
arrestons
nous
aux
promesses,
nourrissons
nostre
foy,
apprenons
a
craindre
Dieu,
a
endurer
pour
son
Nom,
a
bien
vivre
pour
bien
mourir,
profitons
a
l'aneantissement
de
nous
mesmes
et
de
nos
mauvaises
affections,
au
mespris
de
ce
monde,
et
contemplation
de
la
vie
celeste,
a
la
meditation
de
l'infinie
bonte
de
Dieu,
qui
a
donne
son
Fils
bien-aime
a
la
mort
ignominieuse
pour
nous,
considerons
ses
oeuvres
excellentes
en
la
composition
de
tout
V
univer
s,
et
attendons
patiemment
ceste
bienheureuse
iournee,
en
laquelle
nos
miseres
prendront
fin,
et
la
ioye
des
iniques
tournera
en
pleur
et
grincement
de
dents.
Quand
nous
recueillerons
tel
fruict
des
predications
qui
nous
sont
faites
par
les
fideles
ministres
et
bergers
qui
veillent
sur
nous,
nous
n'aurons
point
la
Prophetie
en
mespris,
ains
cognoistrons
qu'un
bien
plus
necessaire
ne
nous
scauroit
advenir.
Or
pource
que
tous
povres
fideles
qui
sont
espars
par
les
contrees
du
monde,
et
lieux
ou
le
Pape
a
encore
domination,
ne
peuvent
estre
iouissans
par
chacun
iour
de
ce
don
precieux,
i'ay
pense
que
ie
leur
donneroye
grande
consolation
si
usant
du
benefice
de
mon
art
ie
|