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peres
et
docteurs
de
l'Eglise
qui
ont
combatu
contre
les
oeuvres
de
ce
mal-heureux-la.
Mais
il
faut
que
le
proverbe
ancien
soit
verifie,
assavoir,
qu'il
n'y
a
hardiesse
telle
que
des
ignorans.
Iamais
il
n'a
leu
un
fueillet
de
tous
les
Docteurs
anciens.
Cependant
par
une
calomnie
supposee
il
voudroit
faire
a
croire
qu'il
est
grand
suppost
de
la
Foy
catholique.
Mais
desia
il
a
este
assez
monstre,
que
nous
n'avons
rien
de
semblable
a
ceux
qui
ont
voulu
iudaizer.
Il
dit
quand
et
quand
que
ie
veux
estre
tenu
primat
de
l'Eglise.
Mais
qu'est
ce
qui
le
meut
a
parler
ainsi,
sinon
qu'il
creve
d'envie,
de
ce
qu'il
plaist
a
Dieu
que
ie
soye
en
reputation?
C'est
la
vraye
source
de
son
zele.
Il
poursuit
plus
outre,
disant
que
ie
fay
comme
les
Scribes
et
Pharisiens,
mettant
des
fardeaux
importables
sur
les
espaules
d'autruy,
que
ie
ne
voudroye
point
toucher
du
petit
doigt.
Mais
premierement
qu'il
prouve
que
ie
m'exempte
de
la
loy
que
i'ordonne
aux
autres.
En
quoy
il
se
trouvera
menteur
plus
qu'efironte.
Apres
il
faut
iuger,
si
de
protester
qu'on
adore
un
seul
Dieu,
c'est
un
fardeau
importable.
Comme
i'ay
touche
ci
dessus,
ie
laisse
les
ombres
de
la
Loy:
parquoy
il
me
reproche
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faussement,
que
ie
cherche
des
fables
Iudaiques
en
laissant
les
exemples
du
nouveau
Testament.
Car
ie
ne
parle
que
du
service
exterieur
de
Dieu,
tel
que
Iesus
Christ
l'a
establi
tant
de
bouche
que
de
fait.
Mais
luy-mesme
se
coupe
la
gorge
de
son
cousteau,
usant
de
contrariete
trop
lourde,
allegant
que
si
nul
ne
peut
estre
Chrestien
sans
ceremonies
externes,
ie
doy
donc
imiter
l'Eglise
primitive,
en
vendant
mes
possessions
pour
distribuer
aux
povres.
A
quoy
la
response
est
facile:
c'est
qu'il
vienne,
et
ie
luy
passeray
procuration
de
vendre
tout
ce
que
ie
possede
au
monde,
et
d'en
faire
aumosnes.
Mais
de
son
coste
il
monstre
bien
de
quel
esprit
il
est
mene,
desgorgeant
les
moqueries
dont
Iulian
l'apostat
a
iadis
use
pour
mettre
l'Evangile
en
opprobre.
Il
replique,
que
de
mettre
tout
en
commun,
c'estoit
exterieurement
garder
le
precepte
de
charite.
Pour
le
premier
il
monstre
qu'il
est
un
peu
trop
familier
avec
les
Anabaptistes,
desquels
il
s'est
voulu
separer.
Mais
il
considere
mal,
que
si
tous
eussent
vendu
ce
qu'ils
avoyent,
les
plus
riches
eussent
este
contraints
de
mendier:
nul
n'eust
eu
maison
pour
y
habiter,
ne
pour
y
recevoir
les
povres.
Au
reste,
pour
le
faire
court,
toutes
ses
cavillations
peuvent
estre
rabatues
en
un
mot:
assavoir,
que
tous
exemples
nous
doivent
servir
d'instruction,
en
tant
plus
ils
sont
conformes
a
la
reigle
generale,
et
au
commandement
perpetuel
qui
est
donne
a
tous.
Comme
quand
nous
disons,
Qu'il
n'est
licite
pour
eviter
persecution,
de
deroguer
a
l'honneur
de
Dieu,
en
faisant
semblant
de
consentir
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19]
a
l'idolatrie:
cela
est
compris
au
com-
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