20:590 dont il ne fut revetu que vingt ans apres, en 1584.***) C'est un des accusateurs de Calvin, M. Aubenas lui-meme, qui nous l'apprend, sans remarquer que la notice qu'il consacre a M. du Poet est la meilleure refutation de Tauthenticite des lettres attribuees an reformateur. Nous aurions trop beau jeu a poursuivre en detail l'analyse de ces lettres. Mais comment aller jusqu'au bout? Comment relever une a une les erreurs, les invraisemblances, les inepties et les enormites de tout genre accumulees a plaisir dans ces pages ou l'absurde ne le cede qu'a l'odieux, ou les hommes et les choses sont niaisement travestis, ou la grande et sainte revolution du XVIe siecle n'est plus, sous une plume effrontee, qu'une farce grossiere jouee sur les treteaux par des histrione sans pudeur i Ici la plume nous tombe des mains i Quand la calomnie anonyme ose attaquer les noms les plus reveres par d'abjectes diffamations, elle ne merite pas l'honneur d'une reponse; pour la confondre, il suffit de la produire au grand jour. Citer les pretendues lettres de Calvin a M. du Poet, c'est les refuter! A Monseigneur, Monseigneur du Poet, general de la religion en Dauphine. Monseigneur, Qui pourrai a rencontre de vous resiste ? L'Eternel vous protege, ies peuples vous aiment, les grands vous craingnent, les regions les plus eloygnees ressatendent (sic) de vos prouesses. Le ciel vous a sussite pour retablir dans vos contrees son Eglise. Il ne reste a vous que recueillir la couronne de gloire que vous desire. Au reste, Monseigneur, avez apparemment su les progres de la religion en nos pays. L'Evangile est presche en nos vallees, comme en nos villes. Peuples accourent de touttes parts pour recevoir le joug. Dans les missions a este grandes fruittes (sic) et gaignent maintes richesses. Les apostres n'ont onc travaille avec tant de fruict, et si les papistes disputent la verite de nostre religion, si elle dure, ne pourront en disputer a la richesse. Vous seul travaille sans relache et sans interet. Ne negligez nullement l'agrandissemant de vos moyens. Viendra un temps ou vous seul n'aurez rien acquis en ces nouveaux changemens. Il faut que chacun songe a son interet; moy seul ay neglige le mien, dont ay grand repentance. Ains ceux a qui ay occasionne d'en acquerir, prendront soucy de la mienne vieillesse qui est sans suilte. Tous au contraire, Monseigneur, qui laissez valliantes lignees bien disposee a soutenir le petit troupeau, ne les laissez sans moyens grands et puissants sans lesquels bonne volonte seroit inutille. La royne de Navarre a bien affermy nostre religion en Bearn. Papistes en ont este chasses entierement. En Languedoc ont este tenu maintes assem- ...) Le 13 Septembre il ne pouvait encore avoir aucune nouvelle du colloque de Poissy; et il en concevait ffavance une opinion toute differente de celle qui est exprimee ici (N. 3513).