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59
SERMON
XV.
60
en
proces
sa
iustice,
et
qu'il
leur
soit
loisible
d'en
dire
ce
que
leur
fantasie
portera,
s'ils
ont
condamne
une
oeuvre
de
Dieu:
il
faut
qu'il
soit
despouille
de
sa
gloire,
qu'il
soit
aneanti
du
tout.
Nous
voyons
donc
quel
sacrilege
c'est,
quand
les
hommes
se
donnent
telle
liberte
de
disputer
a
leur
fantasie
de
bien,
et
de
mal,
voire
sans
s'enquerir
de
la
bouche
de
Dieu.
Or
au
contraire,
combien
que
les
choses
nous
semblent
estranges
selon
nostre
naturel
:
si
faut-il
que
nous
cognoissions
quand
nostre
Seigneur
declare:
Ceci
est
bon,
il
me
plaist
ainsi.
Quand
nous
avons
(di-ie)
la
sentence
de
la
bouche
de
Dieu:
il
faut
que
nous
facions
silence
de
nostre
coste,
non
seulement
pour
ne
plus
repliquer
ne
gronder
a
l'encontre:
mais
aussi
pour
assuiettir
tous
nos
sens,
et
pour
glorifier
Dieu
de
nostre
bon
gre.
Seigneur,
il
est
vray
que
si
ie
vouloye
iuger
selon
mon
appetit,
i'en
pourroye
dire
a
tors
et
a
travers:
mais
il
faut
que
ie
regarde
a
toy:
et
puis
que
i'ay
cogneu
que
ta
volonte
est
telle,
il
faut
que
ie
m'y
assuiettisse,
et
que
ie
la
trouve
bonne
et
iuste,
et
que
ie
t'attribue
la
louange,
que
tu
ne
peux
faillir.
De
faict,
cest
exemple
ici
nous
doit
bien
suffire:
car
(fui
est-ce
qui
de
prime
face
ne
condamneroit
les
enfans
d'Israel,
d'avoir
ainsi
tue
les
petis
enfans?
voire-mais
qui
est
autheur
de
tout
cela?
Ont-ils
rien
attente
sans
l'ordonnance
de
Dieu?
Nenni:
Moyse
dit
le
contraire.
Ainsi
en
condamnant
les
hommes,
on
s'adresseroit
a
Dieu:
et
voila
comme
il
nous
en
advient
tous
les
coups.
Si
nous
iugeons
de
nos
prochains,
que
ce
ne
soit
point
a
nostre
cerveau,
tellement
que
nous
donnions
ceste
authorite
a
Dieu,
de
ne
point
repliquer
a
sa
parolle:
que
quand
une
chose
sera
approuvee
de
luy,
recevons-la.
Car
il
faut
que
nous
ayons
ceste
modestie,
de
nous
reigler
en
tout
et
par
tout
a
sa
bonne
volonte.
Yoila
pour
un
item.
Et
cependant,
si
quelquefois
Dieu
fait
des
actes
qui
nous
semblent
trop
rudes,
et
mesmes
que
cela
nous
attouche:
que
nous
baissions
la
teste.
Comme
quand
nous
serons
affligez
outre
mesure
ce
nous
semblera,
si
ne
faut-il
point
que
nous
murmurions
pour
nous
despiter.
Car
que
gagnerons-nous,
de
faict?
ce
sera
nostre
double
confusion:
mais
que
nous
prions
Dieu,
qu'il
nous
range
en
telle
obeissance,
que
nous
puissions
recevoir
les
afflictions
qu'il
nous
envoye
patiemment,
et
en
telle
sorte,
que
ce
que
nous
trouvons
estrange
a
nos
appetis,
a
nos
affections,
et
a
nos
pensees,
que
nous
le
trouvions
bon,
et
iuste,
et
equitable,
d'autant
que
sa
volonte
est
telle.
Voila
ou
il
nous
en
faut
venir.
En
somme,
que
nous
apprenions
de
n'estre
point
sages
a
nostre
fantasie:
et
aussi
de
ne
lascher
point
la
bride
a
nos
affections:
car
ces
deux
choses-la
sont
requises,
si
nous
voulons
donner
gloire
a
Dieu
en
tout
ce
qu'il
fait.
Or
il
y
ha
aussi
ce
que
Moyse
adiouste
des
villes,
et
de
leur
gran-
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