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A
UN
HOLANDOIS.
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Chrestiente,
ont
cognu
que
l'astriction,
[page
9]
a
laquelle
les
Iuifs
estoyent
suiets
de
garder
le
iour
du
repos,
a
este
temporelle:
mais
de
l'idolatrie
la
raison
est
bien
diverse.
Ie
confesse
bien
donc,
que
de
s'abstenir
un
iour
de
la
sepmaine
de
travailler,
et
estre
sous
un
ioug
tant
servile,
que
c'estoit
crime
mortel
d'avoir
amasse
du
bois,
ou
porte
quelque
fardeau,
que
cela
estoit
une
escorce
de
la
substance
spirituelle,
qui
est
encore
auiourd'huy
en
usage:
assavoir
de
renoncer
a
nous-mesmes,
nous
despouiller
de
nos
pensees
et
affections,
nous
deporter
de
toutes
nos
oeuvres,
afin
que
Dieu
nous
gouverne:
pour
le
second
de
nous
exercer
au
service
de
Dieu,
apprendre
par
sa
parole
ou
gist
nostre
salut,
nous
assembler
pour
faire
protestation
de
nostre
foy,
et
tout
cequi
est
separe
des
ombres
Iudaiques.
Voici
les
mots
de
ce
brouillon:
Si
on
condamne
ceux
qui
s'agenouillent
devant
les
idoles,
Iesus
Christ
a
merite
d'estre
lapide,
d'avoir
viole
le
Sabbath:
veu
qu'il
estoit
aussi
coulpable.
Ce
blaspheme
sans
autre
dispute
sera
tousiours
en
horreur
a
ceux
qui
ont
quelque
goutte
de
sens
naturel.
Mais
encore
si
ainsi
estoit,
il
eust
este
licite
a
nostre
Seigneur
Iesus
de
plier
les
genoux
devant
le
diable,
quand
il
en
fut
solicite.
Au
reste,
ce
vilain
prophane,
comme
iamais
n'a
gouste
que
c'estoit
de
religion,
ne
regarde
pas
1)
que
iamais
nostre
Seigneur
Iesus
n'a
viole
le
Sabbath,
en
guarissant
les
malades,
en
commandant
aux
boiteux
de
marcher,
et
au
paralytique
de
porter
son
lict.
Car
il
nous
faut
tousiours
revenir
a
ce
principe,
auquel
luy
mesme
a
renvoye
les
Scribes,
qui
l'accusoyent
faussement
(Matth.
12,
9)
:
c'est
que
ces
oeuvres-
la
n'estoyent
pas
[page
i
o]
humaines,
mais
divines.
Et
voila
pourquoy
il
dit,
Mon
Pere
et
moy
sommes
tousiours
en
besongne
iusqu'auiourd'huy
(Iean.
5,
17):
et
leur
remonstre,
puis
qu'ils
ne
font
point
de
scrupule
de
circoncir
un
enfant
au
iour
du
Sabbath,
qu'il
n'y
a
aussi
nulle
offense
en
ce
luy
qui
est
ministre
de
la
vertu
et
bonte
de
Dieu,
pour
la
desployer
au
salut
des
hommes.
Et
quand
il
excuse
les
disciples,
il
dit
que
la
necessite
les
dispense,
a
l'exemple
de
David
(Matth.
12,
3).
Et
de
faict,
le
temps
n'estoit
pas
encore
venu
de
rompre
simplement
le
Sabbath,
iusqu'a
ce
que
le
voile
du
temple
fust
rompu.
Ceste
ignorance
est
par
trop
vilaine
en
celuy
qui
se
mesle
d'estre
nouveau
docteur,
ayant
une
resverie
a
part,
de
laquelle
iamais
on
n'a
ouy
parler.
De
la
ce
malheureux
s'esgare
encore
plus
fort,
disant:
Puis
que
Iesus
Christ
a
parfaitement
accompli
la
Loy,
quand
il
sembloit
qu'il
l'aneantist
selon
l'observation
exterieure,
que
c'est
iniquement
fait
d'attacher
a
des
liens
charnels
et
terrestres
les
1)
1611:
comme
ce
v.
p.
n'a
iamais
gouste
aussi
ne
regarde
il
pas.
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