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NOTICE
LITTERAIRE.
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ment,
comme
un
bien
singulier
appartenant
aux
povres
estrangers,
aux
despens
desquels
ledit
escrivain
estoit
entretenu.
Et
pource
que
les
annees
suyvantes,
le
nombre
des
fideles
s'augmentoit
tous
les
iours
au
royaume
de
France,
et
que
plusieurs
qui
ne
pouvoyent
pas
ouir
la
vive
voix
de
ce
bon
serviteur
de
Dieu
estant
en
chaire,
desiroyent
pour
le
moins
de
voir
par
escrit
ce
qu'il
preschoit
publiquement,
et
prioyent
qu'on
les
en
feist
participans:
pour
ceste
raison
seule
et
sans
autre
esgard,
on
permit
a
Tescrivain
de
bailler
la
copie
des
Sermons
qu'on
luy
demandoit,
afin
que
ceux
qui
les
recevoyent
de
luy,
peussent
faire
leur
profit
de
la
doctrine,
sans
toutesfois
que
cela
portast
a
l'advenir
aucun
preiudice
ne
dommage
aux
povres,
pour
lesquels
les
originaux
estoyent
songneusement
gardez,
comme
il
a
este
dit,
afin
de
les
faire
imprimer
quand
il
plairoit
a.
Dieu
d'en
donner
le
moyen,
pour
le
profit
commun
de
tous:
comme
on
a
fait
aussi
depuis.
La
dessus
aucuns
en
ayant
retire
iusqu'a
en
faire
des
volumes
entiers,
voyans
la
liberte,
que
nostre
Seigneur
par
sa
bonte
et
misericorde
infinie
a
donnee
au
royaume
de
France,
n'ont
point
fait
difficulte
d'en
faire
imprimer
quelques
uns,
non
seulement
au
grand
dommage
des
povres,
ausquels
par
ce
moyen
est
oste
ce
qui
leur
appartient:
mais
aussi
au
desadvantage
de
tous
fidelles:
attendu
que
iamais
telles
copies
n'ont
este
reveues,
ne
collationnees
aux
originaux
qu'on
garde
ici
diligemment.
Qui
est
un
faict,
que
nous
ne
savons
comment
nommer
en
un
mot:
et
en
laissons
volontiers
le
iugement
a
ceux
qui
voyent
ou
cela
tend,
et
quelle
consequence
en
peut
suyvre.
Car
si
la
bride
est
laschee
a
un
chacun
de
faire
imprimer
a
son
appettit
tous
les
sermons,
que
il
pourroit
pretendre
avoir
este
ainsi
recueillis,
et
que
cependant
ils
n'ayent
point
este
collationnez
avec
les
originaux
que
nous
avons
par
de
ca,
qui
empeschera
de
falsifier
la
plus
part
des
vrays
Sermons,
d'y
adiouster,
ou
diminuer,
d'en
rongner
et
tailler
selon
que
la
phantasie
portera?
On
sait
assez
que
ce
n'est
point
chose
nouvelle,
d'abuser
du
nom
des
bons
et
fidelles
serviteurs
de
Dieu.
Si
telle
licence
est
permise,
et
qu'on
face
ainsi
qu'on
a
desia
commence
en
cest
endroit,
qu'en
peut-il
advenir,
sinon
que
la
doctrine
de
salut
sera
comme
en
la
merci
de
ceux
qui
voudront
faire
voler
par
le
monde
tout
ce
qu'il
leur
plaira,
sous
ombre
qu'ils
mettront
aux
titres
le
nom
de
ce
bon
personnage.
Pour
preuve
suffisante
de
ceci,
et
afin
qu'on
ne
pense
pas
que
ce
soit
a
tort
ou
sans
cause,
que
nous
advertissons
de
ce
qui
a
este
dit,
nous
toucherons
briefvement
ce
qui
a
este
fait
depuis
quelque
annee
en
ca,
assavoir
qu'il
s'est
trouve
gens,
qui
sans
aucun
scrupule
ont
bien
ose
faire
imprimer
quelques
sermons
sur
le
prophete
Daniel,
sans
avoir
daigne
voir
l'original,
ni
en
advertir
par
deca.
Et
pour
mieux
couvrir
toute
leur
entreprise,
ils
alleguent
que
ce
qu'ils
en
ont
fait,
est
pour
la
gloire
de
Dieu.
Voire,
mais
il
falloit
que
cela
se
feist
sans
le
dommage
d'autruy.
Et
c'est
merveilles
comment
telles
gens
s'osent
vanter
d'estre
de
la
Religion
reformee.
Car
de
penser
que
ce
soyent
papistes
qui
font
cela,
il
n'y
a
point
d'apparence,
veu
la
hayne
qu'ils
portent
aux
escrits
de
ce
bon
personnage.
Ainsi,
il
n'y
a
nulle
doute,
que
ce
ne
soyent
de
ceux
qui
se
mettent
au
nombre
des
fidelles,
et
des
Eglises
reformees,
et
qui
veulent
estre
veus
grans
Chrestiens.
Mais
nous
en
laissons
iuger
a
tous,
si
c'est
fait
en
gens
craignans
Dieu,
de
prendre
ainsi
ce
qui
appartient
aux
povres
membres
de
nostre
Seigneur
Iesus.
Et
ceci
nous
reduit
en
memoire
un
autre
faict,
duquel
nous
sommes
contraints
aussi
de
nous
plaindre
devant
tout
le
monde,
afin
que
ceux
qui
retiennent
a
leur
escient
le
bien
de
nos
povres,
advisent
de
plus
pres
a
eux,
qu'ils
n'ont
fait
iusques
ici,
et
qu'ils
satisfacent
a
ce
qu'ils
doyvent:
c'est
touchant
ceux
qui
impriment,
ou
font
imprimer
tous
les
iours
et
qui
ont
imprime
par
ci
devant
des
Pseaumes
mis
en
rithme
par
monsieur
de
Beze.
Il
n'y
a
celuy
d'eux
tous,
qui
ne
sache
bien,
qu'ils
ne
peuvent
en
bonne
conscience,
et
ne
doivent
aussi
les
imprimer,
sans
payer
a
nos
povres
ce
qui
fut
promis
et
arreste
(comme
nul
d'eux
ne
le
peut
ignorer)
avant
que
iamais
on
les
imprimast
la
premiere
fois.
Tant
y
a
que
la
plus
part,
voire
quasi
tous
ceux
qui
s'en
sont
meslez,
n'ont
iamais
voulu
rien
payer
de
ce
qu'ils
doivent
iustement,
quelques
remonstrances
qu'on
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