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RESPONSE
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qui
sont
morts
ne
se
doyvent
point
laisser
mettre
a
mort
pour
des
ceremonies
mortes:
et
quant
et
quant
declare
qu'il
tient
pour
morts
tous
ceux
qui
n'ont
point
charite.
Or
encore
ceste
declaration
seconde
est
si
embrouillee,
qu'on
demeureroit
tousiours
en
suspens,
s'il
n'adioustoit
tantost
apres
ce
qui
s'ensuit:
assavoir,
que
nostre
Seigneur
Iesus
estant
apparu
au
monde,
en
dressant
son
royaume
spirituel,
n'a
laisse
qu'un
seul
commandement
a
ses
disciples,
d'aimer
Dieu
et
leurs
prochains:
et
par
ce
moyen
a
mis
a
neant
toutes
ceremonies.
Or
encore
ne
iugeroit-on
point
de
prime
face
que
ces
mots
comprinssent
les
horribles
blasphemes
qu'il
en
tire
et
deduit.
Premierement
en
ce
qu'il
dit
que
c'est
le
but,
la
mouelle,
et
la
substance
de
l'Evangile
que
charite,
il
monstre
[page
6]
que
iamais
n'a
entendu
les
premiers
rudimens
de
la
doctrine
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ,
lequel
en
disant
que
sous
ces
deux
articles
la
Loy
et
les
Prophetes
sont
compris,
n'exclud
pas
ni
la
foy,
ni
les
prieres,
ni
tout
ce
qui
nous
est
ordonne
en
l'Escriture
pour
nous
exercer
et
avancer
en
la
fiance
de
Dieu
:
mais
il
advertit
quelle
est
la
reigle
de
bien
vivre.
Voila
desia
un
erreur
trop
lourd,
de
ne
point
discerner
entre
la
foy
et
toutes
ses
dependances,
et
les
commandemens
qui
nous
enseignent
que
c'est
de
bien
vivre*
Car
par
consequent
il
abolit
le
salut
des
hommes,
et
les
met
tous
en
desespoir.
Qu'ainsi
soit,
quand
il
nous
est
monstre
combien
la
grace
de
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
nous
est
necessaire,
la
raison
est
adioustee,
que
tous
defaillent
a
garder
la
Loy,
et
par
ainsi
qu'il
leur
est
besoin
d'avoir
leur
refuge
ailleurs.
Il
y
a
donc
deux
parties
principales
en
l'Evangile,
dont
ce
phrenetique
en
laisse
l'une.
Car
par
les
commandemens
que
Dieu
nous
y
propose,
il
nous
monstre
la
perfection
de
bien
vivre:
mais
d'autant
que
cela
ne
nous
serviroit
que
de
condamnation,
le
remede
nous
est
adiouste
en
second
lieu,
qui
est
de
recourir
a
la
misericorde
de
Dieu,
afin
que
nous
soyons
reconciliez
a
luy
par
le
moyen
de
celuy
qu'il
nous
a
donne
pour
advocat,
d'embrasser
Iesus
Christ
par
vraye
foy
pour
toute
nostre
iustice,
de
prier
Dieu
son
Pere
qu'en
effacant
nos
pechez
il
nous
renouvelle
par
son
Esprit,
de
le
glorifier
de
coeur
et
de
bouche,
et
faire
protestation
de
cela
par
l'usage
des
Sacremens.
Parquoy
ce
brouillon
mesle
et
confond
tout,
[page
7]
en
voulant
conclure
que
nostre
Seigneur
Iesus
Christ
n'a
laisse
que
le
commandement
d'aimer
Dieu
et
nos
prochains,
quand
il
a
mis
bas
les
ceremonies
anciennes.
Car
il
nous
faut
prudemment
distinguer
entre
les
ombres
et
les
figures
qui
ont
servi
aux
Iuifs
devant
la
venue
de
Iesus
Christ,
et
ce
qui
nous
est
demeure
perpetuel.
Ie
n'allegueray
autre
exemple
que
celuy
duquel
il
fait
bouclier.
Nostre
Seigneur
Iesus
a
prononce
que
le
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