6:584 purement administree, il ne reiecte point les reliques qu'il en peut avoir: combien qu'il y ait beaucoup a redire. Quant a moy, ie y vois bien une perplexite. Car i'estime que la messe papistique est une pure abomination, laquelle n'est autrement coloree que du tiltre de la Cene, sinon comme le Diable se transfigure en Ange de lumiere. Puis que ainsi est donc, que le mystere de la Cene y est prophane et aneanty: ie ne scay comme nous la pourrions avoir au lieu de la Cene. Ce qu'on allegue, que l'homme craingnant Dieu n'y vient sinon pour communiquer avec les Chrestiens en prieres et oraisons, et pour honnorer Dieu en la memoire de son Sacrement: et que cependant il deteste en son cueur tous les blasphemes qui s'y font, pour ce qu'il ne peut pas appertement les condamner: cela ne me semble [page 118] point advis aucunement ferme.l) Car, comme dit le Prophete, celuy se garde d'idolatrie, qui ne participe point aux sacrifices des idoles (Ps. 16, 4). Or on ne peut nier, que la messe ne soit un idole dresse au Temple de Dieu. Celuy donc qui y assiste, monstre exemple aux simples et aux ignorans de l'avoir en reverence comme bonne: et ainsi il est coulpable devant Dieu de la ruine d'iceluy qu'il trompe, en ceste maniere.2) Mais pource qu'il pourroit sembler advis a aucuns que ie tienne trop grand rigueur, i'admonneste tout homme fidele de bien considerer la chose. Quant est du iugement de ma conscience, ie ne vois point que cela se puisse excuser. Et ma raison3) qui m'induit a ainsi iiiger, me semble trop peremptoire pour la pouvoir refuter, ou reiecter. Maintenant afin qu'on voye plus facilement ce que i'en puis conseiller, ie reduiray le tout en briefve somme. Premierement tous serviteurs de Dieu [page 119] sans difficulte requerront cela de l'homme fidele, que non seulement il ayme et honnora Dieu en purete et innocence de cueur: mais que aussi il testifie l'amour et honneur qu'il luy porte au dedans par exercices exterieurs. Ceste testification est conbtituee en deux poinctz, assavoir en confession de bouche et en adoration exterieure, ou en ceremonies. Quant est de declarer nostre foy de bouche, on n'y peut imposer certaine loy, sinon que comme nostro vocation porte, et tant que l'occasion nous en est donnee, chascun de nous en son endroict s'employe et face son devoir que le Nom de Dieu soit sanctifie en toutes ses parolles. Item qu'il ne seigne, ne face semblant de consentir aux meschantes doctrines ny a tout ce 1) cela ne me semble aucunement ferme 1611. 2) matiere 1551 smv. 3) la raison 1566 suiv.