49:582 bles. Quand le peuple s'est mal porte, et a mescognu la grace qui luy estoit offerte, Dieu les a-il lors espargnez? Nous voyons que pour un iour il en a este desfait vingt et trois mille, l'autre fois quatorze. Il y a eu des vengences qui doyvent faire dresser les cheveux en la teste a tous ceux ausquels on les recite. Puis qu'ainsi est donc, maintenant fautil que nous levions les cornes, et qu'en nous flatans nous cuidions estre eschappez de la main de Dieu? Parquoy gardons-nous de mespriser le bien que Dieu nous aura donne : mais faisons-en nostre profit, tellement qu'il soit glorifie au milieu de nous; car si nous foulons les graces de Dieu, il est tousiours Iuge, et par ces exemples nous a monstre ce qui nous adviendra. Aussi les histoires qui sont escrites, ne sont pas seulement afin que nous scachions ce qui est advenu du temps iadis, mais que nous contemplions comme en une peinture, que Dieu ne souffrira point les pechez impunis, d'autant qu'une fois il a monstre comme il les hait. Voyla donc les paillardises, voyla l'idolatrie, voyla les meschantes cupiditez, voyla les murmures et rebellions qui ont este chastiees au peuple d'Israel. Dieu n'a point change de nature, ni de propos: et ainsi estimons que quand nous ensuyvrons ceux-la, il faudra que nous soyons enveloppez en leur malediction. Nous voyons donc maintenant a quoy sainct Paul a pretendu: mais pource que quelqu'un paraventure eust pense qu'on pouvoit alleguer quelque diversite entre le peuple d'Israel et les fideles qui sont auiourd'huy baptizez au nom de nostre Seigneur Iesus Christ, sainct Paul declare qu'il ne faut point que nous cerchions une condition meilleure: car Dieu les a conioints et unis tellement a nous, que si nous faillons, il ne sera point question de nous separer de leur rang, mais plustost il faudra que nous soyons comme attachez a la malediction qui leur est advenue. Yray est encores que quand tout sera bien regarde, nous sommes plus coulpables que les enfants d'Israel, et moins a excuser, car si Dieu a este plus liberal envers nous, tant moins avons-nous d'excuse, si nous ne sommes du tout adonnez a son service: et quand ses graces seront